[Elle s'appelait Sarah | Tatiana de Rosnay, Agnès Michaux (Traducteur)]
Deux histoires se chevauchent : celle de Sarah, petite fille arrêtée avec ses parents lors de la rafle du Vel d'Hiv en 1942, et celle de Julia, journaliste, qui cherche à découvrir, en 2002, ce qui a pu arriver à Sarah.
Ce qui arrive à Sarah est bien évidemment extrêmement poignant et émouvant. Elle ne peut pas croire que des Français puissent leur en vouloir autant, à elle, à ses parents, à tous ceux qui comme elle portent l'étoile jaune. Elle ne peut pas comprendre ce qu'ils ont bien pu faire de mal pour subir tout ce qu'on leur fait. On suit ses déplacements forcés, de chez elle au Vel d'Hiv, du Vel d'Hiv à Beaune-la-Rolande...
Les passages consacrés à Sarah alternent avec ceux mettant en scène Julia, américaine, la quarantaine, et journaliste chargée un beau jour d'écrire un article pour les 60 ans de la Rafle du Vel d'Hiv. C'est ainsi qu'elle va découvrir l'histoire de Sarah, et chercher à savoir ce qui a bien pu arriver à cette petite fille.
Certains aspects du roman, assez manichéens, m'ont agacée : ce sont avant tout les personnages de l'époque moderne. Julia, puisqu'elle est américaine, est forcément grande, sportive et athlétique ; sa belle-famille française, hautement bourgeoise, est pincée et peu encline au dialogue familial ; sa fille Zoë est pleine d'esprit et bien mûre pour son âge ; etc. C'est attendu, quoi. Je n'ai lu qu'un seul autre roman de Tatiana de Rosnay et j'ai eu l'impression de retrouver quelques traits communs chez les personnages des deux romans. Impression?
Mais il faut passer outre ce bémol : c'est plutôt bien écrit (mieux que Moka à mon goût) et vraiment très émouvant. C'est un roman accessible qui traite d'une période de l'histoire à laquelle on devrait tous s'intéresser, et je suis ravie de son succès. L'histoire de Sarah me marquera certainement.
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