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[Les éditocrates : ou comment parler de (presque) tout e...]
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Franz



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Posté: Mar 14 Déc 2010 10:15
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[Les éditocrates : ou comment parler de (presque) tout en racontant (vraiment) n'importe quoi | Sébastien Fontenelle]

Trois journalistes et un universitaire tirent le portrait à l’acide de dix confrères éditorialistes, soit disant la crème de la profession. Trois incontournables « éditocrates » sortent du lot : Bernard-Henry Lévy, Jacques Attali et Alain Duhamel. Bien sûr, ils en prennent pour leur grade et c’est gratiné. Les sept autres têtes de Turc vont d’Alexandre Adler à Philippe Val en passant par Laurent Joffrin, Jacques Marseille, Christophe Barbier, etc. Aucun ordre de lecture n’est recommandé mais le premier à ouvrir le bal des maudits, chevalier servant des puissants et chantre de la pensée unique, Alain Duhamel, retient toute l’attention. C’est vrai qu’Olivier Cyran, bon portraitiste à l’eau forte, a le sens de la formule qui mouche son cochet : « […] le commentateur politique le plus increvable du pays accomplit jour après jour le miracle de la photosynthèse : il absorbe l’air du temps et le restitue en vapeur d’ennui. Les mimiques survoltées qui accompagnent ce dégazage ont épuisé trois générations de téléspectateurs. » Olivier Cyran ne ménage pas son gnome mais le journaliste multicarte Duhamel ne doute de rien et surtout pas de lui-même. Adepte de la pensée unique (« pensée molle ou pensée dure, jamais pensée forte ou généreuse »), il sait cirer les pompes des puissants, qu’ils soient à droite, au centre ou à gauche et fustiger sans retenue la piétaille, le fonctionnaire comme le futur retraité. Il mérite amplement sa volée de bois vert mais il n’en a cure, son carnet d’adresses amplement fourni pouvant lui servir d’abri antiatomique. En cas de séisme vert, rose ou rouge, il saura faire valoir à qui de droit ses doublures multicolores au fond de sa veste bien coupée. Dans le peloton de tête des larrons enfoirés, se tient bien droit sur ses dadas idéologiques le cavalier émérite Bernard-Henri Lévy, alias BHL. Sébastien Fontenelle portraiture le philosophe médiatique, égocentré, autoproclamé aussi « écrivain, romancier, essayiste, metteur en scène de théâtre, acteur, producteur, cinéaste, homme d’affaires » et enfin journaliste. Se rêvant un grand destin de reporter sans frontière, l’inoxydable Bernard a couru les conflits en Bosnie, en Algérie, en Géorgie, lors des affrontements israélo-palestiniens ou encore en Afghanistan avec une partialité et un aplomb qui laissent pantois le lecteur quelque peu averti et critique. Le troisième larron en poire est Jacques Attali, « multicasquette et multicarte, omniprésent et omniscient, ami des puissants et copain des artistes ». Sa vaste culture en a fait un infatué des médias et des cours, pondant jusqu’à trois livres par an mais se révélant plus qu’approximatif dans ses assertions historiques, se contredisant sans état d’âme, étalant sans remords des contre-vérités ou des amalgames stupides et maniant le « copier-coller » sans vergogne et sans retenue. Les autres jounalistes « faiseurs d’opinion » portraiturés n’ont d’égal à leur ego que leur indigence dans les idées qu’ils véhiculent à longueur d’onde, d’écran ou de page imprimée. Ils sont à la botte des nantis et fustigent sans relâche les privilèges des fonctionnaires, la fainéantise des chômeurs, l’inculture des masses. Pour Christophe Barbier les manifestants contre les réformes iniques deviennent « la rue », cet assemblage hétéroclite dont la masse fait office de légitimité ». C’est vrai que ces amas de tronches molles et bouffies d’orgueil, les éditocrates en question, prêchent forcément la bonne parole, celle de la fuite en avant dans une mondialisation toujours plus décomplexée.

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