Que dire de ce roman... je suis sceptique sur certains points et d'un autre coté contente de l'avoir lu car contrairement aux autres romans parus avant et qui étaient pour le moins un moment de détente sans grand forçage de neurones, celui là m'a provoqué et c'est assez rare!
Alors commençons par le début: dans ce roman Amélie Nothomb nous livre une correspondance avec un soldat américain envoyé en Irak. Le soldat souffre d'obésité depuis son arrivée en Irak. Ils vont ainsi dialoguer, pour Amélie Nothomb des missives brèves et pour le soldat, de longues lettres.
Dans cette correspondance j'ai trouvé pour la première fois une mise en avant de l'auteur assez flagrante!! J'ai trouvé une Amélie Nothomb très narcissique notamment à travers certaines phrases telles que:
p.67 "...j'éprouvais un vague malaise à l'idée qu'il assimile mes enfants d'encre et de papier à son tas de gras. Ce qu'il y a d'orgueil en moi voulut protester que j'écrivais dans l'ascèse et dans la faim, qu'il me fallait racler au plus profond de mes forces pour parvenir à cet acte supreme, et que grossir, meme en de si formidables proportions, devait etre moins éprouvant."
p.77 "Moi non plus, je n'y puis rien, si mon désir va aux lettres simples plutot qu'aux choucroutes garnies épistolaires. Je débute par celles-ci, dont je survole le contenu, pour savoir si je peux le lire sans vomir. Je garde pour la fin les courriers qui méritent ce nom, c'est-à-dire les missives brèves. C'est la politique du dessert."
En lisant celà, j'étais pour le moins sur le cul! N'étant pas une adoratrice de cette auteur, j'ai pensé à ceux qui l'étaient.
Mais ensuite, elle nous livre une autre version où là on peut comprendre le pourquoi du comment. En effet, étant une épistolaire bien avant d'etre auteur, elle répond à tous ses courriers. Certes personne ne l'oblige à répondre ni à les lire car je pense que la plupart des auteurs doivent fonctionner comme ça, il ne faut pas se voiler la face quand meme!
Donc j'ai pu relever un passage qui nous montre un ras le bol de l'auteur :
p.98 "Le soldat n'était jamais que le 2500ème à s'imaginer que j'appartenais à un réseau de relations publiques à échelle mondiale et dans tous les domaines."
p.99 "Qu'on me prete ce carnet d'adresses m'agace; qu'on ne cesse de me demander des services énormes me sidère. Je n'oserais pas, moi, faire de telles requetes à quiconque; je n'y penserais meme pas. Confondre une chose aussi bon enfant que le courrier des lecteurs avec une agence de placement, ou avec du clientélisme, est d'un singulier mauvais gout."
Donc de ce roman je peux conclure que je l'ai aimé d'une certaine façon car il m'a fait réagir sur des faits. Et de l'autre je le trouve assez lamentable par le fait que c'est un roman pour le moins élogieux envers l'auteur et sarcastique envers ses lecteurs qui prennent la peine de lui écrire.
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