Ce roman a été publié une première fois en 1936. Il se présente en deux parties. La première, assez brève, est le récit du procès instruit contre Gladys, une femme mûre déjà, belle, riche, gâtée par la vie, qui est accusée d'avoir assassiné un jeune homme, peut-être son amant. Toute la vie mondaine de cette femme, ses aventures amoureuses sont jetées en pâture au public. Cette séquence du tribunal date un peu, parce que les normes morales ont changé et la réprobation qui entoure la conduite de l'héroïne peut sembler excessive au lecteur d'aujourd'hui.
La seconde partie raconte la vie de Gladys, depuis sa prime jeunesse, ses mariages, la mort de sa fille, et finalement le crime. Petit à petit, le caractère de Gladys se dessine, et les indices mis en place dans la scène du tribunal confirment les hypothèses que le lecteur essaie de construire. Cette partie est magnifiquement construite, le dénouement est précipité, la personnalité de Gladys est passée au crible sans la moindre indulgente.
Je suppose qu'une fois de plus ce personnage féminin est une évocation de la mère de l'auteur dont le comportement a été vraiment odieux, non seulement pendant la jeunesse de celle-ci, mais aussi après sa mort. Irène Némirovsky a péri dans un camp de concentration en 1942. Après la guerre, la personne qui avait pris en charge ses deux petites filles les a amenées à leur grand-mère qui leur a claqué la porte au nez en disant : "Il y a des orphelinats pour les enfants pauvres !"
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