Dans le Paris du second Empire, Hector est un architecte qui rêve d'une société idéale. Il conçoit des projets d'avant-garde, comme des familistères ouvriers, des palais d'industrie, un tunnel sous la Manche, il participe aux travaux du canal de Suez. Hélas, il est peu compris, il refuse les compromissions et les intrigues et ses idées sont le plus souvent réalisées par d'autres architectes plus habiles à séduire les puissants. Hector est l'ami de Courbet et de Proudhon, et l'amant d'une belle lionne qui comme lui, veut régler son compte à la bourgeoise impériale avide et égoïste. Lors de la Commune de Paris, Hector s'emploie à créer son habitat idéal pour le peuple, mais les fortifications endommagées par les Versaillais requièrent son savoir-faire. Après l'écrasement de la Commune, il est déporté en Nouvelle Calédonie, et il peut constater que même les prisonniers libertaires ont cru bon de pratiquer l'exploitation des Canaques. C'est sur cette note désabusée que se termine ce roman historique qui m'a appris beaucoup de choses sur l'architecture de la fin du XIX° siècle. En fait, j'ai beaucoup de sympathie pour Michel Ragon, il raconte des histoires simples et intéressantes avec beaucoup de conviction.
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