[Les tendres plaintes | Yoko Ogawa, Rose-Marie Makino (Traducteur), Yukari Kometani (Traducteur)]
Vivant à Tokio, Ruriko en a assez des infidélités de son mari , elle décide de partir vivre quelques temps dans le châlet appartenant à sa mère, ce petit châlet inoccupé et isolé est situé dans la campagne en bordure de forêt. La jeune femme y sera tranquille pour travailler, car elle fait de la calligraphie à partir de documents anciens ou sur commande pour illustrer des cartes de fête, ce métier la passionne. De page en page, l'auteur d'une très belle écriture nous fait connaître les états d'âme de Ruriko. Mais il y a aussi, un peu plus loin en pleine forêt, une petite habitation isolée, habitée par Nitta, un ancien pianiste qui ne peut plus jouer en public ,cet homme s'est reconverti en facteur de clavecins, il vit là, en compagnie de Kaoru, sa jeune assistante. Très vite, Ruriko devient l'amie du couple d'artisans.Mais l'auteur de façon fascinante ,nous fait très bien ressentir les sentiments des trois personnages ,Ruriko est amoureuse de Nitta ,elle essaye de le détourner de Kaoru ,qui avec sa bonté et sa gentillesse fait semblant d'ignorer les sentiments de son amie. Mais la musique est là qui réunit les âmes , met les sens en alerte avec la musique de Rameau et de bien d'autres..... des plaisirs infinis réunissent les trois amis tels que les odeurs de la nature toujours présente,les plaisirs du palais lors des repas partagés ou chacun se laisse aller à raconter quelques petits faits de leur vie.Mais comme un roman aussi beau soit-il a toujours une fin ,la dernière scène pourrait faire penser à un renoncement ou peut-être un commencement ........Qui le sait ?????
Mon avis :j'ai aimé ce livre que d'une façon sensible, l'auteur nous livre toutes les émotions possibles,donnant la parole à Nitta pour expliquer la diffèrence entre le piano et le clavecin,quelles essences de bois sont nécessaires pour la sonorité ,surtout pas de clous comme attaches mais de fins tenons en bois. Sur les touches naturelles,on colle une lamelle d'os de boeuf, sur les touches chromatiques,du chêne enterré . Pour le corps du clavecin on utilise du peuplier qui doit avoir sèché plus de dix ans, pour la table d'harmonie, c'est du pin rouge de Hokkaido et je ne parle pas des garnitures, fleurs, oiseaux ou rosaces et je ne parle pas de la calligraphie,l'art pratiqué par Ririko et dont j'ignorais tout. Toutes ces descriptions faites de façons si parfaites font de ce livre un gros coup de coeur.Un beau roman sur fond d'art et de musique.
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