[Il faut qu'on parle de Kevin | Lionel Shriver, Françoise Cartano (Traducteur)]

Ce roman m’a énormément plu, émue, retournée, effrayée. C’est la passionnante histoire du lien entre une mère et son fils.
On sait d’entrée de jeu que Kevin, le fils de la narratrice, a assassiné plusieurs élèves de son collège, un peu avant le écélèbre » massacre de Columbine. Il a seize ans et est en prison, où sa mère vient le voir tous les quinze jours.
Pourquoi a-t-il commis un acte aussi barbare ? La mère remonte dans les souvenirs, d’abord avant la naissance de Kévin, à l’époque où elle et son mari vivaient une vie heureuse dans New-York. Elle essaie de répondre à la question qui revient toujours : pourquoi ?
Elle se rappelle alors la peur qu’elle avait d’avoir un enfant, son incapacité à comprendre qu’elle n’en désirait pas au fond. Elle ne voulait pas changer sa vie faite de voyages à l’étranger. Pourtant à 37 ans elle décide de se lancer dans ce qu’elle appelle un « nouveau voyage » et tombe enceinte.
Après un accouchement barbare, son bébé refuse son sein.
Elle se faisait une idée très très haute de la grossesse, de la naissance. Elle est déçue.
Elle raconte comment le bébé « hurle son courroux » quand elle s’occupe de lui, et comment il est calme quand son père arrive. Elle dit qu’il sent qu’il n’a pas envie d’être là, que ça le met très en colère.
Même les baby sitters en deviennent folles : kévin leur tire les cheveux méchamment.
Kévin a un regard « mauvais ».
Elle pense que l’attachement aurait dû venir d’un coup, mais rien n’est venu. Elle est restée « absente » à sa naissance.
La question qui est posée : est-ce parce qu’elle a été une mauvaise mère que kévin est un bébé difficile et ensuite un assassin ? mais au fond la question n’est pas bonne. Car comment savoir ?
Une bonne mère, on le verra tout le long du roman et à la fin, elle l’est absolument - et c’est magnifique - quand beaucoup d’autres auraient baissé les bras.

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