Bonjour Cyberugo,
voici un ouvrage que j'ai lu il y a tellement longtemps que mes souvenirs en sont plutôt flous. Néanmoins, je crois que tu as parfaitement ciblé ton analyse en le considérant comme "le pendant du
Meilleur des mondes", non seulement pour le regard du narrateur face à cette (autre) société utopique, un regard qui se renoue probablement avec celui de toute une littérature du XVIIIe, mais aussi de par son côté de "primitivisme positif" - tout le contraire de son anti-utopie très célèbre.
J'ai aussi le souvenir de la prépondérance du cheminement intérieur du narrateur face à l'inconnu et à l'Autre, mais, contrairement à ce que je crois comprendre de ta note, cela ne m'avait pas du tout dérangé, bien au contraire. (C'était une époque où je lisais aussi Hermann Hesse, et je crois bien que j'y avais trouvé une certaine continuité, pour ne pas dire des analogies.)
Enfin, j'ai le souvenir très marquant de l'importance qu'accordaient les habitants de cette Ile au contact physique de leurs enfants avec les serpents, et cette idée forte - d'autant que fortement connotée dans notre imaginaire et notre mythologie judéo-chrétienne - m'avait conduit très loin dans la rêverie utopique...
Un très grand roman, en tout cas, à ne pas prendre à la légère (ni à ne considérer que comme un passe-temps léger), qui mérite d'être mieux connu, me semble-t-il.
PS: si l'éd. que tu as lue présente effectivement cette image de couverture que montre la petite icône ci-contre, celui qui a décidé d'apposer une telle image en couverture - si glaciale, si néo-classique, si rationalisante, si SF - est un sombre imbécile qui n'a pas lu le livre et qui mériterait d'être viré de son poste sur-le-champ