[La Confusion des sentiments | Stefan Zweig, Olivier Bournac, Alzir Hella]
Le jeune homme héros de ce récit est encore plein de fougue adolescente ; il n'a d'abord aucune envie de se mettre aux études, mais, voyant à quel point son père est meurtri de son mauvais comportement, il se décide à suivre, un peu par hasard, le cours du professeur qui va changer sa vie.
On sent bien, dans ses paroles, qu'il est entier, et pas toujours réfléchi. Il est blessé de ce qu'il pense être l'indifférence de son professeur à certains moments... Et, si l'on connaît déjà la trame de l'histoire, ou si tout simplement on a compris de quoi il en retourne réellement, c'est d'autant plus tragique. On sent tout le sacrifice du professeur, le masque qu'il se force à porter pour le bien du jeune homme... Et on souffre avec lui.
Une bloggeuse compare Zweig à un musicien ; je partage son avis, il manie si bien la langue qu'elle est pleine d'une musicalité qui vous chavire. Quel talent pour nous faire ressentir ce foisonnement d'émotions, cette confusion des sentiments! Et que le titre est donc bien choisi! La trame en elle-même est déjà remarquable : il faut du courage pour aborder ce genre de sujet à la fin des années 20. Mais c'est ce jeu avec les mots qui parvient à nous chambouler ainsi, et Zweig est décidément un immense écrivain, que je suis heureuse de revoir au goût du jour.
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