Les premières pages de ce livre ne m'incitaient guère à persévérer dans sa lecture ; pourtant je suis allé jusqu' au bout tenant pour acquis le style passe-partout et les personnages à la limite du stéréotype.
Les évènements racontés par Philippe Carrese se déroulent en Slovaquie à la fin de la 2e guerre mondiale. Un camp de prisonniers est brusquement abandonné par ses goêliers allemands à l'approche des troupes allièes, laissant les prisonniers libres mais isolés au milieu des hautes montagnes des Tatras, sans possibilité de fuite puisque les allemands ont minés le seul accès possible.Très vite la joie de la liberté retrouvée cèdera à l'inquiétude devant l'avenir : que faire ? que faire de sa liberté dans cet espace dont on ne peut s'échapper ? Des hommes vont émerger de la masse, plus courageux, plus autoritaires aussi...Un homme, Dansko, s'autoproclamera chef de la petite communauté et remettra en branle les ressorts qu'affectionnaient les allemands pour gouverner le camp : autorité aveugle, pouvoir discrétionnaire,ostracisme à l'encontre de groupes,utilisation de boucs émissaires... Un jeune adolescent, Matthias, est commis au journal de la communauté et c'est par sa relation des faits que nous découvrons l'histoire.

Manifestement Philippe Carrese a voulu faire réfléchir ses lecteurs sur les mécanismes du pouvoir et sur la "capacité de soumission des hommes et sur l'inéluctable retour des réflexes despotiques ". Rien n'empêche en effet le lecteur de dépasser les événements racontés (et l'auteur sait ménager suspense et coups de théatre en bon auteur de polars qu'il est...) pour méditer ce sujet si contemporain : Pourquoi invariablement les victimes se comportent-elles, le temps passant, en bourreaux....

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