Ah, la douce vie d'employé de bureau... Les commérages, les mesquineries, les petites entourloupes pour en faire le moins possible tout en donnant l'impression qu'on en fait beaucoup... Et une obsession : l'augmentation de fin d'année. Terriblement actuel, isn't it?
C'est en partie pour cela que j'aime Maupassant : l'air de rien, sa plume est rudement acérée! Aucun des petits travers de l'individu observé, ici "l'homo administrandis", n'est épargné, et ses récits ont toujours quelque chose d'universel et d'intemporel. C'est un régal que de suivre les petitesses des personnages et d'observer par le petit bout de la lorgnette jusqu'où ils sont prêts à aller pour parvenir à leurs fins. Et comme d'habitude, c'est dans l'adversité qu'on montre son vrai visage! Mais rassurons-nous, au moindre petit rayon de soleil apaisant, hop, on oublie tout pour revêtir à nouveau son petit masque hypocrite.
C'est délicieusement atroce de voir comme les jeunes employés martyrisent le pauvre père Savon avec leurs blagues potaches, comme Lesable a les dents qui rayent le parquet, comme Coralie peut faire la girouette quand elle a un million de francs dans la tête...
Comme toutes les fois où j'ai lu Maupassant, ce fut un plaisir, tel que je n'ai pas vu les pages tourner!
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]