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Laudateur

[Madame Bovary | Gustave Flaubert, Mathilde Paris (Préfacier)]

J'aime le romantisme, non, c'est vrai, je déconne pas.
J'aime le romantisme d'Oscar Wilde, par exemple. Ou bien celui de Christian Bobin, de Baudelaire ou autres poètes dits "romantiques".
Mais Flaubert... Tiens, pour dire : je me suis arrêté pile à la moitié du livre. Ca me gonfle!!! Il n'y a rien qui m'intéresse dans cette histoire. Bovary est atteinte d'un ennui dans son couple tel qu'elle louche sur d'autres mecs. Et ça, c'est l'intrigue. Et ça fouille les sentiments : elle avait la gorge gonflée, elle se pâmait, elle lui dit : arrêtez de vous approcher de moi comme ça, vous me faites mal... C'est bon, j'ai ma dose.

Conscient qu'il s'agit d'une oeuvre magistrale de la littérature française, j'ai mis un 2,5. Généreux, non?

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C-Maupin · Sexe: Inscrit le: 06 Mai 2006 Messages: 1917

Je suis entièrement d'accord avec toi et n'ai jamais pu m'intéresser à cette héroïne (mais je me suis infligé le pensum jusqu'au bout).
En revanche j'ai beaucoup aimé "l'éducation sentimentale", sans parler du chef d'œuvre qu'est le conte "un cœur simple".

andras · **Posté:** Jeu 07 Jan 2010 13:17 **Sujet du message:**

A la différence de C-Maupin c'est l'Education sentimentale que j'ai trouvé d'une platitude extrême et d'un ennui redoutable. J'ai lu Mme Bovary quand j'étais adolescent et à l'époque ça m'avait plu (mais pas autant que Maupassant ou Stendhal toutefois). Je crois que je ne tenterai pas une relecture.

Reginalda · **Posté:** Jeu 07 Jan 2010 17:43 **Sujet du message:**

C'est pour ma part un roman que je trouve remarquable d'intelligence, d'ironie et donc de cruauté. (Même si L'éducation sentimentale me paraît atteindre des sommets encore plus élevés).
Quant au romantisme dont parle Laudateur, je pense qu'il faut plutôt le percevoir comme une attitude moquée par le roman : Mme Bovary se voit comme une héroïne romantique, sans se rendre compte de ce qu'elle est réellement, càd une créature aussi médiocre que tous ceux qui l'entourent. Elle n'est évidemment pas là pour susciter la sympathie.

Kundry · **Posté:** Ven 08 Jan 2010 13:08 **Sujet du message:**

« Reginalda » a écrit:

Elle n'est évidemment pas là pour susciter la sympathie.

Je l'avais également trouvé antipathique - mais comment expliquer que de nombreux auteurs (dont Garcia-Marquez) la trouvent sublime? Du coup, en lisant ce livre, je me suis demandé si je n'étais pas passé à côté de quelque chose au sujet de la personalité de l'héroïne...

Ceci dit, j'avais beaucoup aimé ce livre (lu l'année dernière) car il me parlait. Au passage, voici le lien vers la JE que j'avais mise sur le site bookcrossing:
http://www.bookcrossing.com/journal/5876900

rivax · **Posté:** Ven 08 Jan 2010 14:49 **Sujet du message:**

« Reginalda » a écrit:

Quant au romantisme dont parle Laudateur, je pense qu'il faut plutôt le percevoir comme une attitude moquée par le roman : Mme Bovary se voit comme une héroïne romantique, sans se rendre compte de ce qu'elle est réellement, càd une créature aussi médiocre que tous ceux qui l'entourent.

C'est également comme çà que j'ai perçu le personnage, une dinde rêveuse qui s'est fait une auto-éducation sentimentale mièvre et dont tous les actes sont dictés par des idées cliché. C'est un roman où l'héroïne tombe de haut à chaque fois que la réalité vient contredire ses idéaux
- Son mari est le médecin du village mais c'est un médiocre : Emma rève qu'il devienne quelqu'un : voir toute la scène sur l'opération du pied-bot.
- Ses amants sont des archétype de l'amant romantique : le nobliau oisif et l'étudiant idéaliste : ce ne sont pourtant que des hommes avec leur lâcheté, leurs travers, leurs médiocrités.

C'est un roman riche, je l'ai lu et étudié au lycée et les éclairages qui m'en ont été donnés par le corps professoral m'ont beaucoup aidé à en comprendre le sens. Pris au premier degré, il n'apporte pas grand chose.

Enfin, je ne classe pas l'oeuvre de Flaubert dans le romantisme (je ne suis pas un pro es-courants littéraires mais il me semble que le romantisme s'arrête un peu avant). Flaubert et Maupassant sont des réalistes, tout comme Zola, mais en moins social.

amiread1 · **Posté:** Ven 08 Jan 2010 22:25 **Sujet du message:**

Je suis d'accord avec Rivax ; Flaubert n'est pas un romantique.C'est un naturaliste (avec Maupassant,Mirbeau,Zola...). Ceci dit j'ai lu "Madame Bovary" à l'adolescence (cf les obligations des études) et j'avais vraiment aimé ce roman. A l'époque j'avais été très sensible au côté "descriptif" de l'oeuvre. Ceci dit je préfère " L'éducation sentimentale", une des rares oeuvres que j'ai lues deux fois...
J'ai quand même du mal à croire que Laudateur n'ait pris aucun plaisir à lire du Flaubert ! mais c'est peut-être parce que l'auteur était vraiment un sceptique et un misanthrope avéré, un "presque" nihiliste qui conchiait le progrès et toutes croyances transcendantales...

Laudateur · **Posté:** Lun 11 Jan 2010 13:19 **Sujet du message:**

meeeeeuh amiread1, n'importe quoi! Ca n'a rien à voir avec le scepticisme de Flaubert, et si tu en veux une preuve, regarde ce que j'ai pu noter concernant Baudelaire, ou même d'autres qui ne partagent pas du tout (mais pas du tout) ma foi protestante!
Bah, ça y est, tu as fait mouche. Un petit pic et me voici parti... pffffffffffffffffff quel manque de tempérance...

Romantico · Sexe: Inscrit le: 13 Sep 2008 Messages: 62 Âge: 28

« amiread1 » a écrit:

Je suis d'accord avec Rivax ; Flaubert n'est pas un romantique. C'est un naturaliste (avec Maupassant, Mirbeau, Zola...).

cataclop-cataclop-cataclop J'arriiiiiiiiiiiiiiiiive avec mes fiches : oui, oui, naturaliste, le Flaubert. Wink

Je soupçonne que les lecteurs disant, pâmés, qu'ils "adorent Madame Bovary", disent en réalité qu'ils adorent Madame Bovary, parlant bien moins du personnage que du roman.

Je l'ai personnellement trouvé d'une drôlerie infinie dans la charge satirique, et il détruit son pauvre personnage qu'il ne fait rien pour rendre sympathique, mais le dédouane de la responsabilité de cette antipathie.

A 16 ans, sans aucun recul, parfait jouet de Flaubert, j'étais à fond du côté du Dr Bovary, en m'indignant du mépris de cette parfaite dinde pour un homme coupable seulement de l'aimer sans imagination, sans noter l'indigence intellectuelle, morale et physique, dans laquelle elle était maintenue depuis toujours pour n'avoir rien trouvé d'autre que le mariage, puis l'adultère et les fanfreluches pour remplir sa vie.
Rien ne m'avait marquée dans le style ni le demi-sourire de l'auteur, jonglant avec les clichés, et les images mélo éculées repeintes d'un étrange vernis corrosif.

Rien n'a changé : la semaine dernière, les élèves résumaient dans les rangs ce roman que je leur avais infligé pendant les vacances pour aider les copains avant l'interro : "Eh bien Madame Bovary, c'est une s*l*pe qui s'ennuie alors elle trompe son mari, peuchèèèèèère."
Bon, ils l'ont lu, c'est déjà ça. On verra le reste à la correction.

Signé : Swann, qui n'a pas vu que Romantico ne s'est pas délogué.

Laudateur · **Posté:** Mar 12 Jan 2010 11:02 **Sujet du message:**

Ah ben il faut là que j'explique mon utilisation du terme romantisme : je ne parlais pas d'une période littéraire (genre de détails qui me gonflent, genre : avant il y avait les romantiques, après le romantisme n'existait plus), mais d'une écriture.
Voilà, histoire qu'on ne se mêle pas les pinceaux.
Par exemple, je me répète, il y a du romantisme (mais alors on n'est plus dans des définitions littéraires et académiques, on est d'accord) dans Christian Bobin, et il me semble qu'il n'était pas né à l'époque des romantiques (ou alors il est très vieux).
Une forme de romantisme aussi (après on en pense ce qu'on en veut) dans Marc Lévy (d'après ce que j'en entends dire, n'ayant lu qu'un seul livre de lui). M'enfin je confonds peut-être romantisme et romance, comme la plupart de mes contemporains.