Alex est étudiant et fauché. Mais il ne manque pas d'idées : il décide de proposer ses services en tant que soutien scolaire, ou même baby-sitter. Qui sait ? Homme et baby-sitter, ça doit être possible ? Il dépose donc une petite annonce à sa boulangerie, et justement la boulangère, Mélanie, qui souhaite pouvoir retrouver son mari certain soir en tête-à-tête, l'engage. Puis, le bouche à oreille aidant, la proposition d'Alex va rencontrer un succès inespéré et bien vite son rôle va dépasser la simple garde d'enfants. Au fil du temps il devient le confident, le complice, l'ami de couples en dérive et de parents solitaires. Témoin des petits drames ainsi que des joies fragiles qui jalonnent toute existence, il écoute, il parle, il comprend, il apprend à connaître ces adultes qui cachent tous une blessure. Et ce qui ne se présentait que comme un job d'appoint va donner un sens à sa vie.
Le style de Blondel est inventif, léger et fluide, teinté d'humour, toujours aussi agréable :
« Zen. Alex se sent zen par rapport à tout ça. Alex se sent zen par rapport à tout, au fur et à mesure de la soirée. Bien sûr, cela a à voir avec la maturité qui se fait lentement. Mais, soyons lucides, cela a encore davantage à voir avec le gin qu'il ingurgite, à toutes petites gorgées. » Mais le récit est parsemé d'erreurs bizarroïdes. Par exemple Marc, l'un des parents engageant Alex, est présenté comme étant prof de français, puis 20 pages plus tard devient prof d'anglais (?!?), ou encore, alors que la narration suit le déroulé d'une année scolaire, on nous annonce que nous sommes en janvier, puis finalement non, nous sommes en fait en novembre pour une même action. Rien de bien grave, mais ces petites incohérences sont un peu déroutantes.
Quant à la morale du livre, elle s'avère d'un optimisme béat que j'ai trouvé un peu niais et agaçant : bien que l'existence soit une succession de petits et grands drames il convient, d'après Monsieur Blondel, de la prendre avec légèreté, la solidarité et la fraternité devant pallier les carences de nos vies... Un message certes positif et porté par un bel espoir, mais le coup du carpe diem, on nous l'a déjà fait !
Bref, une petite histoire agréable à lire, qui ménage son lot de surprises, de sourires et de pincements au cœur ; un récit un peu convenu, un peu inégal, mais qui reste sympathique.
le cri du lézard