Les morceaux de texte sur l'écrivain qui n'écrit pas, qui n'y arrive pas parce qu'au fond de lui il a la conviction d'être un raté, de ne pas être à la hauteur de tous les auteurs qu'il adule, sont vraiment très justes j'ai trouvé. Et en plus, il les distille dans son histoire, ne se perd pas en lamentations égocentrées.
Calaferte part dans des digressions incroyables, décrivant l'homme de tous les jours et sa médiocrité affligeante, tout ce qu'il a peur de devenir, et qui, en même temps, l'attire parfois.
Une lutte entre tout ce qui bouillonne de liberté en lui et la douceur d'une vie "cadrée" mais étouffante.
Ces descriptions sur la bonne petite famille, sur la médiocrité, sur le clivage riche/pauvre, sont ahurissantes de vérité.
Des fois il nous entourbillonne, mais on reste la tête hors de l'eau, parfois on boit la tasse, on tousse, on recrache, on est en apnée. Et parfois on fait la planche, on se laisse glisser. Il a une écriture, un style qui ne nous permet pas de nous laisser bercer, pas longtemps en tout cas, il finit toujours par nous rattraper, nous réveiller nous secouer, nous montrer des trucs, nous dire des choses qui font s'écarquiller les yeux.
Belle petite claque.
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