J'étais bien triste en refermant mon livre d'en quitter le héros...
La vie du jeune Julien n'est pas rose en ce début des années cinquante. Il est seul, sans travail, sans réel logement... Et puis sa rencontre avec Roland va tout précipiter. Viendront le travail à la librairie, où il côtoiera tant de personnages attachants (mademoiselle Lavoix, Saint-Fargeau...), et surtout l'entrée dans l'appartement de famille, et le quotidien avec la so smart Eleanor. Le personnage de l'Oncle m'a beaucoup touchée lui aussi.
D'une manière générale, que de solitude! Il m'a semblé que pas un des personnages n'en souffrait, ne serait-ce qu'un peu - voire bien trop, comme l'Oncle ou simplement notre Julien. Ca m'a fait me sentir agréablement mélancolique...
Robert Sabatier a écrit avec Le lit de la merveille une très belle autobiographie romancée(?), dans laquelle il chante son amour des livres et ses autres émotions. Je me suis attachée à lui, comme si je le connaissais... Et, après l'avoir croisé une première fois à un salon littéraire où je lui ai acheté cet ouvrage, j'ai envie de le rencontrer à nouveau en dédicace pour lui dire les bons moments que j'ai passés avec lui.
Je voudrais vous faire partager quelques passages, simples phrases ou extraits, qui manifestent cet amour du livre dans lequel je me suis reconnue, et dans lequel je suppose que d'autres se reconnaîtront, et d'autres passages que j'ai tout simplement trouvés beaux.
"Durant le cours de mes lectures, parfois, je me sentais traversé par un rayon lumineux. J'étais chargé, comme une pile, d'une étrange électricité. L'inconnu de la vie se révélait le temps d'un éclair. Il fuyait et je devais lire et lire encore dans l'espoir d'un nouvel éblouissement, d'une nouvelle charge d'énergie. C'était comme si je cherchais mon salut dans une inhabituelle beauté. Comme si un second coeur était entré dans ma poitrine pour battre à l'unisson du mien. Comme si l'intelligence des textes ne résidait pas seulement dans mon cerveau mais dans mon corps entier".
"Je collectionnais mes lectures comme don Juan ses maîtresses et aucune statue de Commandeur ne viendrait me punir du vice".
"J'étais "là où il y a des livres" et lire était devenu pour moi une activité physique comme boire, manger, dormir, marcher."
"Je ne sortais jamais d'une librairie ou d'une bouquinerie les mains vides".
J'ai d'abord craqué pour le titre, puis pour la 4e de couverture, puis pour ce que j'ai lu... Ce roman vaut la peine d'être connu!
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