La campagne haïtienne, 1930-1940. Manuel revient d’un long séjour à Cuba et ne reconnaît plus son pays appauvri par la sécheresse et malade de l'obscurantisme et des divisions sociales. Avec son ami Laurélien et la belle Annaïse qu’il aime mais qui appartient à l’autre clan, il se promet de trouver de l’eau et de faire la réconciliation. Le drame frappera, mais l’espérance est la plus forte.
« (…) nous [les paysans] ne savons pas encore que nous sommes une force, une seule force (…). Un jour, quand nous aurons compris cette vérité, nous nous lèverons d’un point à l’autre du pays et nous ferons l’assemblée générale des gouverneurs de la rosée, le grand coumbite des travailleurs de la terre pour défricher la misère et planter la vie nouvelle. »
Manuel, qui a connu d’autres horizons lors de son exil à Cuba en tant que coupeur de canne à sucre, s’est enrichi d’une expérience de lutte syndicale et de prise de parole. En dépit d’une religion anesthésiante — le vaudou est présenté comme la cause majeure de l’engourdissement qui s’oppose au progrès —, Manuel le sait, le village de Fonds-Rouge n’a pas été réduit en poussière par la volonté de Dieu mais par la main de l’homme, à travers le déboisement irresponsable des mornes. Il conviendra donc de trouver une solution humaine à ce problème de sécheresse.
Gouverneurs de la rosée a toutes les apparences de la parabole, nourrie de théories marxistes; et pourtant il est bien autre chose. Grâce à une langue riche et pleine de poésie apparaît une fable lyrique à la gloire de l'amour et du sacrifice.
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