C’est un drame écrit en 1890. Deux ans plus tôt, Tchekov avait traité le même sujet en comédie légère, mais, de cette première version intitulée L’Esprit des Bois, seuls quelques scènes et personnages ont été conservés. La pièce paraît en 1897 en librairie. Le public provincial de l’époque avait été touché au vif par ce drame qui propose une image semble t-il juste de sa propre existence.
Un drame de désirs avortés et de stériles résignations qui montre de multiples façons le goût amer des déceptions. Le dégoût d’une vie stérile.
Pour donner une idée de l’effet que cette pièce a fait à l’un des auteurs de théâtre russes le plus célèbres, Gorki, voila une de ces remarques sur cette pièce :
« J’ai vu Oncle Vania, il y a quelques jours et, bien que je ne sois pas particulièrement nerveux, j’ai pleuré comme une femmelette… »
On peut critiquer ou rendre hommage à la maîtrise de l’écrivain pour ce tableau fidèle et sincère de la triste réalité de l’existence paysanne russe en ces années de réaction politique et d’atonie générale. C’est une pièce extrêmement statique qui fait montre d’une force des mots et d’une tension dramatique extrême. La célèbre unité d’action à été remplacée par l’unité d’atmosphère. Le meilleur jeu pour cette pièce reflète la simplicité et la nudité des personnages dans cette œuvre intéressante. En lisant cette pièce, nous nous rendons compte de la sobriété et le dépouillement, reflet de l’âme des protagonistes.
Un petit mot de Tchekov pour clore cette fiche de lecture :
« Le drame humain, disait-il, est dans l’intime de l’âme, non dans les manifestations extérieures. »
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