J'avais aimé "Le rivage des Syrtes", je pensais renouveler l'expérience avec "Le beaux ténébreux".
Déception. Gracq est certainement un grand écrivain, encensé par la critique (la langue, le style...etc...) mais un incommensurable ennui m'a saisi à la lecture de cette oeuvre dont j'ai mis plus de cinq semaines à venir à bout des 250 pages (je m'étais consolé dans l'intervalle avec d'autres livres plus roboratifs...).
Qu'on en juge : un décor que n'aurait pas renié Michel Lang, l'immortel metteur en scène de "L'hôtel de la plage" en 1976 ; des personnages ectoplasmiques, intellectuels ou riches désoeuvrés ; des préoccupations tellement "élevées" que les héros de Proust nous semblent frères de ceux de Zola, et puis un salmigondi philosophico-psychologique qui me fait trouver la "Critique de la raison pure" tout à fait claire et lisible....
Reste indubidablement une belle "langue" mais à tout faire permettez moi de trouver "moins fabriqué" (car l'époque le voulait ainsi) le style innimitable des Mémoires d'Outre tombe de qui vous savez.
Enfin "last but no least" il est drôle de constater que dans la réedition 1984 José Corti que j'ai eu entre les mains, les coquilles d'impression se comptaient par dizaines (et nuisaient parfois à la compréhension du texte) ; il faut savoir que Julien Gracq s'est toujours opposé à la publication en livres de poche de ses oeuvres...c'est bien la peine ...!
Enfin (ça me revient), l'énervement de trouver à chaque ligne,ou presque, des mots en italique, comme si ces mots voulaient "dire" plus (mais en cache...) que ce que l'on peut comprendre en les lisant (ça lui vient de Stendahl ça...).
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