Sygismond arrive à Barcelone pour remplacer son cousin, VRP en spiritueux. Il compte profiter de son séjour pour découvrir le quartier chaud de la ville que lui a recommandé ledit cousin.
En arrivant, il fait une petite sieste puis va voir à la Poste s'il n'y a pas de courrier de sa femme. Il y a une lettre de sa nourrice dont il ne lit qu'une courte phrase qui lui fait craindre le pire. Il renonce à lire la lettre, préférant s'enfermer dans une bulle, en marge...
Pendant trois jours, il va errer oisivement dans Barcelone, ou plutôt, dans le quartier chaud de Barcelone, empruntant inlassablement les mêmes rues, passant devant les mêmes bars, couchant avec la même prostituée, mangeant dans les mêmes restaurants, pour finir par lire la lettre.
Quasiment aucun dialogue, un texte brut, une belle plume, un symbolisme sexuel omniprésent (par exemple quand le héros après avoir visité la colonne Colon en achète une reproduction en bouteille d'anisette dont il embrasse le 'gland' chaque soir avant de se coucher), l'image du père homosexuel et de la femme absente.
Extrait :"La marque des putes à Barcelone est qu'elles sont coiffées", pense-t-il, en tournant le coin de Conde del Asalto par un court passage entre les vitrines du magasin d'angle, et dans ce brillant couloir il se heurte à une frange dont la raideur vernie ne laisse aucun doute sur les facilités offertes par la chair que sous un peu de satin paille elle couronne.
Ce roman a reçu le Goncourt 1967. Je l'ai trouvé parfois longuet et répétitif, mais l'écriture est belle, la forme originale et la balade dans Barcelone amusante.
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