Charaf se fait draguer sans le savoir dans un cinéma par un étranger qui tente d'abuser de lui ensuite ; en défendant son honneur, Charaf le tue. Il se retrouve en prison au côté d'autres criminels de l'honneur, qui pour avoir tué une soeur déshonorée, qui pour avoir trouvé que sa femme avait mauvais genre, etc. Mais pas seulement. En même temps que nous entrons dans un autre monde en apparence, chaque prisonnier, trafic, meurtre, vol, corruption, responsabilité civile, apporte sa contribution à la reconstitution de l'Egypte contemporaine, certes, mais aussi à une critique par les prisonniers, volontaire ou non, d'une mondialisation maffieuse.
La deuxième partie consiste d'ailleurs en divers documents volés par l'administration pénitentiaire au Dr Ramzi qui avait mis en cause le laboratoire Koche pour lequel il travaillait. Les pratiques du milieu des affaires, des banques, des investisseurs les mieux reçus sont accablantes.
Ceci, c'est le dessus de l'iceberg. En réalité, ce roman est d'une richesse inouïe également sur les portraits humains, sur les interactions, l'évolution psychologique du personnage. J'ose dire que le style qui n'hésite pas à être parfois subtilement humoristique est également un régal.
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