Nous sommes à Naples, et Périclès Scalzone travaille pour Luigino Dentelle «
que tous l'appellent comme ça à cause des pizzerias », et parler de travail est un tantinet hasardeux. Il est difficile d’éclaircir le type d'activité que Périclès exécute pour Luigino, disons-le de cette manière : « …
je dois seulement rendre honteux. Lorsque la personne est honteuse, elle comprend et elle marche droit… ». Ceci est la teneur de son métier, mais la pratique va bien au-delà du simple fait de rendre honteux.
Bref, Périclès, dit le noir, est loin d’être un saint, au contraire, il est bien inséré dans le tissu criminel de la ville. Et c’est justement ça le problème. Luigino l'utilise souvent pour arriver à ses fins et, naturellement, un jour ce monde qui lui a tant donné en termes de respectabilité, se retourne contre lui avec toute sa violence. Il commet l’erreur de s’en prendre à la mauvaise personne. Par conséquence, il est contraint de s’enfuir à travers l’Italie et de chercher refuge ailleurs. C’est seulement celui qui connaît bien ce monde qui sait comment le fuir. Et peut-être que c’était tout simplement le moment de le fuir.
Contrairement au principal protagoniste, le vrai petit dur avec ses anxiétés, ses craintes, ses peurs et ses fanfaronnades, qui est bien décrit, qui est presque vivant ; la construction des autres personnages est peu convaincante, un peu trop stéréotypés, comme la description de la pègre napolitaine.
Une bonne petite lecture, rapide, ironique mais aussi inquiétante pour le trafic mafieux, politique et policier, pour comment encore aujourd’hui la Camorra puisse avoir une telle zone d’influence avec sa propre structure militaire.
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