[Musicophilia : La musique, le cerveau et nous | Oliver Sacks]
Quelle est la cause de ma déception, face au souvenir du ravissement ancien (d'il y a environ 20 ans) à la lecture du célèbrissime L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau, confirmé par la moins ancienne délectation (d'il y a une dizaine d'années) à la lecture de L'Ile en noir et blanc?
Je pense qu'elle a trait à un manque de clarté de genre. En effet cet ouvrage du grand neurologue vulgarisateur, qui se propose d'explorer les mécanismes cérébraux de perception et d'élaboration des phénomènes musicaux, se compose de matériaux divers: les récits de cas cliniques (donc de dysfonctionnements neurologiques) qu'il traite avec autant de doigté et de sensibilité humaine et littéraire que d'habitude (ce qui faisait le charme de la prose que je lui connaissait) ne forment plus la partie la plus importante de l'ouvrage, ils sont même parfois traités de façon trop briève. Des réflexions sur le fonctionnement cérébral "normal" (ou presque) sont étayées par le propre de certains souvenirs d'enfance et expériences personnelles de l'auteur (lui-même mélomane averti et élevé dans une famille tout aussi amatrice), qui m'ont paru moins intéressantes. Enfin, la rédaction est ponctuée parfois de (longues) pages plus scientifiques, lorsque l'auteur précise l'état d'avancement des connaissances neurologiques sur tel ou tel point précis de la physiologie, de la pathologie voire même de la thérapeutique, qui s'avèrent assez obscures et rébarbatives pour le profane que je suis.
Sans doute ai-je été trop ambitieux à vouloir faire de cet ouvrage une lecture "de vacances"; peut-être mériterait-il d'être repris à un moment où la muse de la concentration serait plus proche... mais la confusion de la démarche de l'auteur me semble plutôt lassante (et éventuellement rédhibitoire peut-être pas pour moi seul).
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