Un livre qui donne un grand coup de pied dans la fourmilière, et ça fait du bien !
Virginie Despentes explique par le menu comment le viol, la prostitution et la pornographie sont classiquement considérés par la société, et à quel point ces images sont dénuées de fondement et peuvent être néfastes pour les personnes concernées. Une bonne remise des pendules à l'heure, qui nous fait voir, entre beaucoup d'autres réflexions intéressantes, que la prostitution, quand elle est pratiquée dans des conditions raisonnables, n'est pas nécessairement une exploitation de la femme.
Il ne manque que la prise en compte des hommes pour que ce livre soit pafait : la prostitution et le viol sont présentés comme des choses qui sont exclusivement féminines (ce qui n'invalide en rien les réflexions menées, mais fait que le livre manque l'occasion d'avoir plus d'envergure).
Une citation spécialement pour les agoriens :
Citation:
Les premières années, après le viol, surprise pénible : les livres ne pourront rien pour moi. Ça ne m'était jamais arrivé. Quand, par exemple, en 1984, je suis internée quelques mois, ma première réaction, en sortant, à été de lire. Le pavillon des enfants fous, Vol au dessus d'un nid de coucous, Quand j'avais cinq ans je m'ai tué, et les essais sur la psychiatrie, l'internement, la surveillance, l'adolescence. Les livres étaient là, tenaient compagnie, rendaient la chose possible, dicible, partageable. Prison, maladies, maltraitances, drogues, abandons, déportation, tous les traumas ont leur littérature.
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