Un récit historique sur l'Afrique du Sud dans le style de Dominique Lapierre. C'est à dire romancé. L'avantage c'est que çà se lit bien, çà n'a pas la lourdeur du livre d'histoire. L'inconvénient c'est que c'est un peu trop romancé, c'est à dire un peu simplifié : certains passages de l'histoire sont juste esquissés, les personnages historiques abordés de manière un peu superficielle et d'autres épisodes sirupeux à outrance. C'est ma principale critique à ce livre, les passages ultra détaillés ne sont pas forcément les plus intéressants alors que des passages un peu superficiels auraient mérité qu'on s'y attarde.
Sur le fonds, on en apprend beaucoup sur ce pays, le récit débute avec le premier débarquement des colons hollandais uniquement chargés de cultiver des légumes pour ravitailler les bateaux faisant la route des Indes (évitant ainsi que les marins ne meurent du scorbut) et ce, sans fraterniser avec les natifs.
Au fur et à mesure que le pays se peuple d'autres occidentaux, les colons les plus radicaux, qui se baptisent les afrikaners, s'enfoncent dans les terres pour finalement s'installer sur un plateau, à 1500 km du Cap, le Transvall, dont la capitale sera Prétoria. Il y a une séparation idéologique forte entre les premiers colons, radicaux et persuadés d'être le peuple que Dieu a choisi pour régner sur l'Afrique et les anglo-saxons, plus libéraux.
Nous assistons à la genèse de l'apartheid puis à son application radicale comme politique de gouvernement à partir de 1948. La lutte de l'ANC contre le gouvernement blanc, l'avènement, puis l'arrestation et l'emprisonnement de Mandela, puis finalement sa libération et les premières élections libres, en 1994.
Comme dit en introduction, le problème du récit de Lapierre c'est une certaine partialité dans ce qu'il choisit de conter en détail tandis que d'autres passages sont passés sous silence. Ainsi si le gouvernement afrikaner a pu appliquer la politique de l'apartheid au pays pendant 50 ans, on ne parle pas des sud africains blancs, qui lui ont renouvelé sa confiance pendant tout ce temps, puisque ce gouvernement était élu démocratiquement. Or Lapierre n'aborde pas ce point, il ne 'condamne' que les gouvernants et ne donne pas de repères sur la manière dont la population blanche vivait l'apartheid au quotidien (puisque cette politique n'était pas voulue par tous les blancs au départ. Y avait-il une opposition? était-elle muselée, les élections étaient-elles truquées, pourquoi les sud africains blancs n'ont ils pas pris conscience plus tôt de la cruauté de leur régime? Si certains en ont pris consciences, comment ont-ils réagi? Aucune de ces questions n'est abordée ce qui donne un côté un peu déséquilibré, voire manichéen à ce livre.
Malgré ce défaut, cette prise de position, 'Un arc en ciel dans la nuit' est un bon livre, il m'a beaucoup appris sur ce pays et son histoire. Il me conforte également dans l'idée que Dieu est un bon alibi pour justifier des causes pas très louables.
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