[La dernière Conférence - Grand Prix du Roman de l'Académie Française 2008 | Marc Bressant]
Nous sommes à Londres en octobre 1989 ; une Conférence Européenne sur l'Information réunit l'Est et l'Ouest pour harmoniser les règles régissant les médias et faciliter, autant que faire se peut, le travail des journalistes. Tromelin est le représentant de la France mandaté par le Quai d'Orsay. La soixantaine encore verte, il est plus ou moins en disgrâce et ce poste comme chef de la délégation française ne le réjouis pas ; il se verrait bien pour clore sa carrière dans la peau d'ambassadeur à Tokyo mais le ministère des affaires étrangères n'a rien à envier à un panier de crabes, les places sont chères et il faut plaire....
Marc Bressant, diplomate lui même, a écrit un très bon roman qui prend la forme d'un journal rédigé au jour le jour par le chef de la délégation française pendant les trois mois que dure la conférence. Et en octobre 1989 il commence à s'en passer des choses...! Commencée dans une atonie générale la conférence épousera vite les événements inouïs de la fin 89 : exode des allemands de l'est, chute du mur de Berlin,révolution de velours,et cerise sur le gâteau la fuite de Ceaucescu....
L'auteur (il y a certainement du "vécu" dans tout cela...) a le don de croquer les divers personnages en rapport avec leur pays d'origine en frolant parfois la caricature (l'américain : un homme d'affaires extraverti, l'anglais: retords et distant, le finlandais : un "bucheron" sympathique, les roumains (Ceaucescu oblige ! ) : laids,tristes,agressifs....etc...etc...Mais la force du roman de Marc Bressant c'est surtout d'avoir mélanger fiction et réalité. Margaret Tatcher, Mitterrand,Kohl,Gorbatchev, sont aussi des personnages du roman. Tromelin et son équipe ainsi que tous les autres intervenants de la conférence n'en paraissent que plus plausibles.
Marc Bressant , en finaud qu'il est, a introduit dans son histoire la belle romance de Tromelin (on ne saura jamais son prénom...) et de Zorica , la jolie représentante de la Yougoslavie. On le lui pardonnera ,car les deux tourtereaux n'ont pas grand chose en commun avec les héros de la collection Harlequin. Tromelin ,revenu de tout, promène son regard désabusé sur le monde et ses semblables, Zorica meurtrie dans son âme par la déliquescence des idéaux auxquels elle cru n'a de cesse d'éviter l'implosion de son pays. Ces deux là étaient fait l'un pour l'autre ; tellement que Tromelin a refusé Tokyo pour Belgrade !
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