Miên, épouse comblée depuis de nombreuses années d'un homme riche, bon et aimant, et heureuse mère d'un adorable enfant, voit surgir son premier époux dont elle se croyait veuve depuis treize années. La vox populi, envieuse du bonheur et coupable de ne pas avoir connu le malheur des soldats qui reviennent d'une guerre atroce, demande son sacrifice : elle devra quitter son deuxième époux, leur fils et retourner vivre avec Bôn, dans une masure délabrée, sur de mauvaises terres qu'il n'a plus la santé de cultiver...
Un roman bouleversant, montrant des vies que la guerre a broyées irrémédiablement, et l'amour, la bonté qui tentent de tirer leur épingle du jeu. En oscillation extrême entre abnégation et égoïste, amour et haine, ascétisme et hédonisme, froid et chaud, ce roman est d'une sensualité (au sens strict) olfactive et gustative incroyable, mais les autres sens y trouvent leur compte également. Le Vietman s'ajoute aux pays dont la lecture m'a rapprochée. Cela fait longtemps que je n'ai pas vu dépeint ainsi le sentiment amoureux.
J'ai peut-être moins aimé les passages où Hoan se retrouve à hanter les bas-fonds d'une ville côtière (cela m'a paru une fâcheuse duplication des propres obsessions de Bôn), c'est pourquoi je n'ai pas mis la note maximale, mais ça ne m'empêche pas de dire que ce livre comptera.
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