Je cherchais une citation dans cette pièce que j'ai dû lire au moins il y a 20 ans... La relecture à l'âge adulte m'inspire les sentiments suivants: incroyable modernité de la critique sociale qui s'en déduit; en particulier sur les rapports sociolinguistiques entre l'élocution (phonétique) et la classification sociale du locuteur et son exclusion conséquente: ils me semblent tout à fait pertinents aujourd'hui et transposables à notre "parler banlieue". La description de l'évolution linguistique, caractérielle, psychique de la petite vendeuse de fleurs prise enfin pour une "princesse hongroise" (hongroise car, c'est notoire, aucun authoctone ne parle jamais sa propre langue aussi parfaitement qu'un noble étranger doué...) est magistrale, séduisante, très vraie, dans tous ses détails. Par contre le sujet des rapports (pseudo)-amoureux entre Galatée et Pygmalion, c'est-à-dire entre la petite vendeuse Liza Doolittle et son Professeur Higgins, lequel m'avait tant marqué dans mon adolescence, et qui finalement n'est développé (ou au moins rendu explicite) que dans les 15 dernières pages de dialogue en tête-à-tête entre le deux, il me semble aujourd'hui un peu bâclé et somme toute assez prévisible (surtout chez le personnage masculin). L'épilogue en prose en est sans doute la preuve la meilleure, qui nous prive même du plaisir de l'imagination d'un final que, pour ma part, je n'aurais jamais vu en "happy end". Mais enfin, songeons à tout le reste: surtout à la date de la première représentation: 1914...
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