C'est peu dire que je n'ai pas aimé ce livre... Deux ados s'adonnent à un jeu pervers de manipulation à l'encontre de leur professeur principal . Voilà globalement résumé les 469 pages de ce roman intitulé "La fille sans qualité" en hommage bien sûr à "L'homme sans qualité" de Robert Musil. Je ne m'étendrai pas plus sur le style de l'auteure ; pesant....Métaphores récurrentes,verbiage mi philosophique (...nous sommes les petits enfants de Nietzsche,Dieu est mort, le bien et le mal n'existent pas,tout est optimisation des contraires....) mi-psychologique ( ah cette lourde culpabilité que nous portons sur nos épaules...).
Je suis allé au bout du pensum car je n'aime pas faire les choses à moitié (et puis, entre nous, j'attendais le fameux "bain de sang" promis par la quatrième de couv. et qui s'est avèrè être un simple "cassage de gueule" dont le protagoniste réchappe avec quelques côtes cassées.... ). Et si encore Ada et Alev, nos deux ados (attention ! pas des cancres ! Ada cite des aphorismes en latin et Alev parle cinq ou six langues ) touchaient quelques cordes de notre sensibilité....Même pas ; je les vois comme deux ectoplasmes imbus d'eux mêmes,zombis désertés par la moindre once d'humour , persuadés que leur nihilisme très tendance est le nec plus ultra de la modernité.
Alors,bien sûr , Juli Zeh a peu être voulu sciemment nous présenter ses deux héros ainsi ; deux paumés dans l'Allemagne post-moderne de l'après chute du mur, alors que J.W Busch déclanchait des "Tempêtes du désert" multiples et sanglantes sur l'Irak (et là l 'on a droit à un petit couplet sur le Bien, le Mal....); Quand toutes les références morales (je ne parle même pas du Sens...) sont abolies, nièes,ou singées par les "Elites", que reste t-il ?
La 4e de couv. nous dit que le premier roman de Juli Zeh a été traduit en plus de vingt langues.... Bien. Celui-çi le sera certainement aussi.... Quant à moi j'imagine ce que Dona Tartt (qui n'est pas elle aussi une écrivaine de courtes nouvelles....), aurait fait de cette histoire de manipulation perverse. D'ailleurs elle a plus ou moins abordé le même thème dans "Le Maître des illusions", mais quelle différence !! (mais je conçois aussi que Juli Zeh ne voulait peut-être pas écrire un roman"agréable" , si c'est le cas c'est un coup de maître....).
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