Voici un monument de la littérature française dont je ne sais comment parler... D'abord, c'est drôle! On sourit, on s’amuse, on se gausse de la mesquinerie de certains personnages et de la niaiserie de certains autres. De toutes façons, que ça soit en riant ou en m’exaltant, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde en lisant ce roman. J’y ai mis le temps, mais c’était surtout pour le savourer…
Ce sont avant tout les personnages qui ont fait pour moi le sel de ce roman. Ce brave Fabrice, mais qu’il est bécasson ! C’pas Dieu possible. Au début, on lui pardonne ses élans chevaleresques tout à fait inopportuns, parce qu’il est encore un ado, il a l’excuse de la jeunesse… mais le temps passe et sa fougue ne s’estompe pas, elle ne fait que changer de cible. C’est d’ailleurs cet élan plein de naïveté qui fait le charme de Fabrice ; il détonne face aux hordes de petites gens ambitieuses et mesquines qui évoluent dans le même univers que lui.
Gina a elle aussi cette fougue impétueuse, mais elle est revenue de l’ingénuité de sa jeunesse et c’est une redoutable intrigante. Cela dit, elle s’engage toujours pour des causes qu’on a soi-même envie de défendre, elle est passionnée et tout à fait humaine, alors on s’attache à elle et on l’admire malgré des actions pas toujours reluisantes. Le plus remarquable, c’est tout de même le comte Mosca ; quel dévouement ! Quel esprit ! Elle en a de la chance, cette Gina. Elle aussi mériterait parfois quelques baffes salutaires, comme son neveu.
Je suis estomaquée de savoir que Stendhal a pu écrire ce chef d’œuvre en à peine deux petits mois. J’y ai trouvé le tourbillon entraînant d’un Dumas mêlé à la classe d’un… euh… un Stendhal ? J’avais déjà beaucoup aimé Le Rouge et le noir, mais La Chartreuse de Parme m’a davantage captivée. Encore un classique qui n’a rien de poussiéreux ! Venez donc grossir les rangs des Happy Few.
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