Pologne, printemps 2005. Juliette, jeune écolo française fragile et idéaliste, libère des animaux de laboratoire. Cette action militante apparemment relativement innocente va l'entraîner au coeur d'un complot sans précédent qui, au nom de la sauvegarde de la planète, prend pour cible l'espèce humaine. En parallèle deux ex-agents de la CIA passés dans le privé, Paul et Kerry, enquêtent sur un groupe d'écolo-terroristes baptisés les Nouveaux Prédateurs...
En France, l'écologie est considérée comme une cause acquise et sympathique. Pourtant le FBI considère l'écologie radicale comme la deuxième source de terrorisme mondial, après le fondamentalisme musulman. Entendons-nous bien, nous parlons ici d'une forme dure d'écologie, la "deep ecology", encore méconnue en France. Cette idéologie considère l'être humain comme le "prédateur suprême" et envisage son éradication au nom de la sauvegarde de la planète. Le roman de Jean-Christophe Ruffin a donc le mérite de rappeler au lecteur français, généralement ignorant de ce phénomène, l'histoire des mouvements théoriciens et des groupes d'action se rattachant à ce mouvement. Jean-Christophe Rufin dévoile les paradoxes et les dérives d'une pensée écologique radicale qui irait jusqu'à l'extrême bout de sa logique. Rufin explore ainsi les nouvelles réalités contemporaines, au carrefour de l'écologie, de la médecine, de l'extrémisme, du terrorisme et de la politique internationale.
Mais si je reconnais l'habileté de Rufin dans sa manière à la fois didactique et légère de faire comprendre les enjeux, j'avoue avoir trouvé le tout un brin longuet et pas vraiment haletant. En effet le livre à thèse affleure parfois de façon encombrante sous le roman d'espionnage. Et pour un roman qui se revendique "thriller", cela manque cruellement de souffle et de suspens. L'intrigue s'étire sur plus de 500 pages en une enquête effarante de facilité : les indices sont évidents, les intuitions des enquêteurs toujours exactes et, malgré la barbarie monstrueuse du complot, il est finalement déjoué sans trop de difficultés et sans une goutte de sang versée...
Si le roman de Jean-Christophe Ruffin présente un intérêt documentaire indiscutable, les sept pages de postface auraient suffi à nous sensibiliser à la problématique développée dans ce "thriller" trop fade pour être crédible.
le cri du lézard
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