En quittant la 700ème page de ce roman, je me pose la question de savoir s'il est possible (et souhaitable) d'en expédier le commentaire, si possible sans le trahir. Je ne crois pas, mais je vais essayer.
C'est un roman fantastique touffu, foisonnant, jubilant, étourdissant, qui mêle allègrement les époques, les lieux, l'onirisme et l'actualité géo-politique, l'humain et le divin. S'il y a une thèse théologique, elle est forcément iconoclaste et prend ses racines philosophiques assez loin. Certains tableaux, burlesques, ont pu choquer par leur liberté. Je pense que c'est un roman difficile que je ne me risquerais pas, tant est grande sa complexité narrative et thématique, à conseiller à des Lycéens, mais plutôt à des étudiants ; autrement dit, ça ne se feuillette pas, et il faut vraiment prendre sa respiration et plonger. On n'a pas toujours le temps de reprendre son souffle et c'est parfois fatigant.
Je n'ai pas envie de parler de la fatwa dont fut victime l'auteur : je crois qu'elle a fait beaucoup de mal à l'appréciation de ce roman, qui, si l'anglais est à la hauteur de sa traduction française, aurait dû compter parmi les meilleurs romans anglophones. Rushdie est devenu pour le grand public qui ne l'a pas lu, un cas humanitaire avant d'être le grand auteur qu'il est.
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