Oui, je pense qu'il s'agit de l'une des oeuvres les plus importantes de la littérature italienne en absolu. Carrément. Le prince Salina, c'est l'Italie du Sud, avec ses grandeurs et ses péchés. Le neveu, c'est peut-être l'Italie tout court, avec son arrivisme et son éternel "Il faut que tout change afin que rien ne change". Les dernières pages sur les reliques (tu l'as très bien vu), c'est le pessimisme lucide de tout héritier de la Renaissance, et c'est l'Italie de la mainmise de l'Eglise (longtemps, beaucoup de bons esprits ont pensé que celle-ci était la responsable de cela).
On peut aussi lire le roman tout simplement comme une fresque historique, à l'instar de l'autre classique qu'est Les Fiancés de Manzoni et avec davantage de jouissance lecturale, en ce qui me concerne: dans ce cas, on est tout aise de démystifier une rhétorique de l'unification italienne vieille d'un siècle et demi, sans pour autant adhérer aux thèses de Bossi et congénères: tout au contraire