Il s'agit ici de l'intégrale de la série "Black Hole". Une BD de l'école américaine, par Charles Burns qui a notamment travaillé auprès de Art Spiegelmann et qui a aussi produit des jaquettes d'albums pour Iggy Pop. Son style graphique est aisément reconnaissable, on aime ou pas. Personnellement il ne me laisse pas indifférent, mais au moins je trouve que ça ne le cantonne pas dans un propos : l'illustration n'est pas là pour masquer l'histoire ou pour parer à des carences de celle-ci, alors que chez beaucoup d'illustrateurs américains (même Européens) on peut se contenter de l'approche graphique.
Une fois donc que je suis entré dans la BD, je n'en suis ressorti qu'une fois arrivé en gare Montparnasse. Toute la BD m'a accompagné le long de mon voyage en train. Ce mode de transport m'apporte au moins cet énorme bénéfice de me "forcer" à entrer dans des grosses BD qui de prime abord me semblaient difficiles. Certes dans le cas présent, je reconnais que je ne la mettrais pas dans toutes les mains. Néanmoins, pour les amateurs des BD plutôt littéraires, je dois dire que c'est vraiment de la grande BD. Le sujet peut sembler bateau : une maladie contagieuse apparaît dans une petite ville, au coeur des années 70. Seuls les ados sont touchés... On parle aussi de drogue. On pense tout de suite au sida, on s'attend à découvrir des malades, un peu comme des voyeurs. En fait, la maladie est plus un second plan presque pudique. Avec intelligence l'auteur nous entraîne plutôt du côté de ces années 70 appartenant à la jeunesse. Il y a rupture avec la génération précédente, d'autant plus dans cette petite ville logiquement conservatrice. Chacun des chapitres de cette intégrale aborde quelques thèmes caractérisant une époque de transition. De manière, je dirais, intelligente, non agressive.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre