Présentation de l'éditeur
Parce qu'elle était sans nouvelles de Gyl, qu'elle avait naguère aimé, la narratrice est partie sur ses traces. Dans le transsibérien qui la conduit à Irkoutsk, Anne s'interroge sur cet homme qui, plutôt que de renoncer aux utopies auxquelles ils avaient cru, tente de construire sur les bords du Baïkal un nouveau monde idéal. À la faveur des rencontres dans le train et sur les quais, des paysages qui défilent et aussi de ses lectures, elle laisse vagabonder ses pensées, qui la renvoient sans cesse à la vieille dame qu'elle a laissée à Paris. Clémence Barrot doit l'attendre sur son canapé rouge, au fond de l'appartement d'où elle ne sort plus guère. Elle brûle sans doute de connaître la suite des aventures d'Olympe de Gouges, auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, de Marion du Faouët qui, à la tête de sa troupe de brigands, redistribuait aux miséreux le fruit de ses rapines, et surtout de Milena Jesenskà qui avait traversé la Moldau à la nage pour ne pas laisser attendre son amant. Autour du destin de ces femmes libres, courageuses et rebelles, dont Anne lisait la vie à l'ancienne modiste, une belle complicité s'est tissée, faite de confidences et de souvenirs partagés. À mesure que se poursuit le voyage, les retrouvailles avec Gyl perdent de leur importance. Arrivée à son village, Anne ne cherchera même pas à le rencontrer... Dans le miroir que lui tend de son canapé rouge Clémence, l'éternelle amoureuse, elle a trouvé ce qui l'a entraînée si loin : les raisons de continuer, malgré les amours perdues, les révolutions ratées et le temps qui a passé. Le dixième livre de Michèle Lesbre est un roman lumineux sur le désir, un de ces textes dont les échos résonnent longtemps après que la lecture en est achevée.
Biographie de l'auteur
MICHÈLE LESBRE vit à Paris. Son précédent roman, La Petite Trotteuse (Sabine Wespieser éditeur, 2005 et Folio, 2007) a consacré son talent d'écrivain.
Mon commentaire :
Michèle me prend la main, me conduit au rythme de son long voyage et sa vie parisienne comme lectrice au domicile d'une dame âgée.
Michèle promène son récit dans la chaleur du wagon-lit, les cuisses collées contre le faux cuir du siège banquette. Je reste debout au centre du compartiment, appréciant les paysages enneigés que ses yeux curieux auscultent sans répits ni repos.
Michèle m'installe au bord du canapé rouge du couloir de sa voisine, et j'attends silencieux sa voix douce rompre le silence d'une solitude partagée à elles deux.
Calme et reposée une ambiance s'échappe de ses pages à humer avec délicatesse.
Le récit n'est pourtant pas une oeuvre littéraire à part entière. Il ressemble à ses effluves subtiles de parfums agréables à ressentir, très vite submergé par la masse imposante des autres senteurs envahissantes. Un pont s'établit entre Irkoutsk et Paris, passage obligé d'une quête de souvenirs et la recherche d'un avenir à construire.
Les références littéraires trop présentes m'ennuient.
L'édition est de bonne qualité, ce qui ne gâche rien au plaisir de lire du Michèle Lesbre.
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