Un roman qui est bien sûr à prendre au second degré, à interpréter et à discuter.
Des pithécanthropes qui parlent avec des expressions contemporaines, qui se positionnent par rapport à l'histoire de l'évolution humaine, l'effet est humoristique. On peut l'aborder de ce simple point de vue, ce qui en fait un roman "détente". Si on en reste là toutefois, c'est assez léger car l'écriture n'a rien de particulièrement transcendant.
En fait le propos de l'auteur est d'abord de réfléchir aux différentes étapes de l'évolution des hominidés vers la civilisation : au fil des chapitres, on aborde des avancées nouvelles sur laquelle on peut débattre. Tantôt des progrès techniques (feu, taille des silex, armes), culturels (cuisine, spiritualité, art)... A chaque avancée, s'affrontent des tendances au sein de la horde : le vieil oncle Vania qui est le conservateur rétrograde (décroissant ?) s'obstine à rester perché dans les arbres, le père et chef Edouard, qui est le génie inspirateur et créateur des découvertes, le narrateur Ernest, qui suit son père, mais pas tout le temps...
L'histoire serait finalement assez monotone si on en restait à ce catalogue de l'évolution. Mais le dénouement des derniers chapitres (feu = bombe atomique ?) met le doigt sur la complexité des phénomènes : progrès scientifique ou techno-science ? Position de la spiritualité ? Corruption de la science par l'économie ? Partage des connaissances ou sécurité ?
Un certain nombre de questions de base que peuvent se poser un jeune lecteur : c'est le genre de roman, de lecture aisée, qu'on peut mettre en les mains des ados (première ou terminale au moins)
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