"Les moutons électriques" c'est une maison d'édition plutôt récente puisque créée en 1984. Le directeur littéraire est André-François Ruaud, bien connu pour sa culture et sa critique littéraires (voir "Cartographie du merveilleux" chez Folio). Pour se démarquer dans le monde éditorial et en particulier dans le secteur bien marqué de la SF, le choix éditorial a été de présenter des oeuvres de fiction et des documentaires volontairement alternatifs : jeunes auteurs français, essais autour de Philip K. Dick, anthologie périodique...
La publication de ce travail de Jonas Lenn accompagne donc la volonté de faire "autre chose". On a affaire ici à un recueil de nouvelles qui sont en fait liées par des transitions. A noter toutefois que celles-ci sont assez artificielles et inutiles : les 4 nouvelles se suffisent à elles-même. Il s'agit certainement d'une volonté de former une entité éditoriale cohérente permettant de justifier la sortie d'un seul recueil. Les deux premières nouvelles ont en effet déjà été publiées dans des revues SF.
Le genre peut sembler difficile à définir puisque les histoires sont policières, dans un cadre futuriste, mais suffisament proche pour être facilement identifiable par de non lecteurs de SF. Si les deux premières nouvelles se servent de la SF comme d'un décor sympathique, les deux suivantes approchent beaucoup plus l'anticipation. Le New-York décrit dans ces pages est futuriste avec son lot de nanotechnologies, implants biologiques, voitures volantes, et autres gadgets SF et cela fonctionne bien.
Les deux enquêteurs forment un duo très consensuel dans la littérature contemporaine : le vieux flic très intelligent, un peu désabusé mais au fait des dernières technologies et le jeune un brin arrogant. On suit leurs enquêtes de quatre meurtres. Quelques éléments lient les nouvelles entre elles, comme ce début d'amourette entre le vieux flic et la tenancière d'un bar écolo à la mode. Histoire assez touchante d'ailleurs. A suivre aussi la relation du flic avec son fils : le passage dans le Disneyland virtuel avec un Walt Disney complètement déjanté est marrant.
Conclusion
A lire plutôt comme des nouvelles policières très agréables à lire, à sourire. Difficile de trouver du temps pour manger, travailler... quand on ouvre un livre comme celui-ci :)
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