L'aura de Laura.
Roman de 2004, traduit, je pense, suite au succès de l'auteur avec ses séries Jack Taylor et R&B. Et c'est tant mieux.
Mike est moyen, voir étriqué, anonyme incognito, mâtiné de passe partout.
Bref quand une charmante femme comme Laura lui fait du charme, que dis-je, le vampirise, il devrait se méfier, mais non il fonce dans le mur et dans le tas, et dans ce tas, il a beaucoup à perdre!
Non pas sa vertu, sa conscience peut-être ou ce qui lui en reste, son honneur, sa vie en dernière extrémité, bref il va falloir jouer serré, Mike! Car entré par un mariage plus qu'arrangé dans une famille de fous furieux, ce n'est pas de tout repos, ni mentalement ni sexuellement. Entre un chantage et une tentative d'assassinat, un enfant qui débarque tout fait et à l'improviste, il y a de quoi perdre un peu la tête, qui pourtant semblait celle de l'emploi!
Encore une galerie de personnages qui redonne espoir dans le genre humain!
Mike Shaw, faux naïf, non pas aux quarante enfants, mais d'un seul qui va changer le cours de sa vie.
Brad, le copain homosexuel, est très vite débordé par la situation qui lui vaudra un nez cassé et la perte de son ami, qui ne sera pas perdu pour tout le monde.
Harold (Harry, le papa) et Mandy, la maman de Laura dont les descriptions donnent envie de les connaître, enfin de loin, même de très loin.
Doit-on voir un hommage à "The Rocky Horror Picture Show" où Harry deviendrait le super amant tous terrains! Non content d'honorer Brenda, l'ex-fiancée en titre (en sous-titre plutôt) de Mike, il comble aussi de ses largesses sexuelles Brad, le meilleur ami du même Mike! Et Mike découvre après coup que Laura, sa nouvelle fiancée est partie avec Brenda! Nuit de Chine, nuit câline, nuit d'amour!
Pas d'inquiétude, il y a quand même de manière sous-jacente une histoire policière!
Et comme nous sommes en Angleterre, il est question de cricket (un sport assommant d'ailleurs!) qui servira de base à une vengeance qui ne tournera pas rond (le stade s'appelle "Oval").
Un bon roman, mais j'ai l'impression que loin de Galway, l'écriture et les histoires de Bruen perdent de leurs folies narratives pour presque devenir des romans policiers classiques.
A noter, et j'en remercie l'auteur, que non seulement il mentionne dans ce livre Baudelaire mais également Mouloudji*.
Il parle aussi de Joe Orton, dramaturge britannique tué à coup de marteau par son amant (le travail manuel peut être dangereux, surtout quand son amant est marteau!).
Au détour d'une page, on trouve une citation de W.C. Fields pleine de misogynie (pouvait-on attendre autre chose de sa part?) que je laisse au futur lecteur la joie de découvrir par
lui-même!
Extraits:
- Si c'était le femme de Harold, elle devait avoir entre cinquante et soixante ans, mais elle en faisait facilement vingt de plus.
- Le virus, c'est lui.
- Alors mère, est-il d'accord pour le tuer?.
- En la voyant un seul mot vous venait à l'esprit : Ravageuse.
- C'est ce que les Irlandais appellent un compliment : d'un côté ils vous flattent et de l'autre ils vous baffent.
- L'Alfa Romeo, la promotion...le compte en banque bien garni. Pourquoi ne partez-vous pas? En laissant tout cela derrière vous?
Éditions : Fayard Noir
Titre original : Dispatching Baudelaire.
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