J'éprouve une certaine déception par rapport à mon souvenir du chef-d'oeuvre "Moscou-sur-Vodka". Ce roman-journal posthume que l'auteur n'a jamais cru publiable fut sa première oeuvre importante. Les caractères les plus originaux de son écriture sont déjà là: un style "torrentiel et exalté, quasi halluciné", un mélange savant de réel, de fantastique, d'hyperbolique, de références littéraires (classiques russes) et sociologiques soviétiques. L'antimorale est déroutante plus que le langage truffé d'obscénités. Le flux des idées est parfois si confus que l'on pense à l'"écriture automatique" sous effet alcoolique. Malgré un appareil de notes très conséquent et un index des noms, on se perd souvent pendant des dizaines de pages dans l'attente de quelques paragraphes véritablement géniaux. Mais mon principal ressenti, c'est qu'il s'agit d'une oeuvre encore immature, où la recherche d'inventivité n'a pas encore trouvé de cohérence et le style n'est pas abouti.
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