[Le Destin miraculeux d'Edgar Mint | Brady Udall, Michel Lederer]
D'habitude on n'est pas trop fan des histoires de gosses, mais cet auteur n'écrit pas comme s'il avait 13 ans et il a depuis bien longtemps oublié la naïveté de l'époque où il n'avait pas encore de poils au menton : c'est de la vraie littérature, pour adultes, c'est dur et c'est fort.
Brady Udall, on connait déjà : on l'avait découvert récemment avec quelques nouvelles qui valaient le détour et étaient même montées sur le podium du Best-of 2007.
Revoici donc cet auteur avec un gros roman et toujours un art très abouti de camper toute une histoire en quelques lignes.
Un roman ample, foisonnant, débordant d'imagination, de drôlerie, de tendresse mais aussi de dureté, qui raconte l'histoire d'Edgar, un gosse à moitié abandonné qui fera le dur apprentissage des choses de la vie.
Un gosse «cabossé» (à sept ans, le facteur lui roule sur la tête) comme tous les personnages perdus dans cet ouest américain et qui vont l'accompagner pendant un bout de chemin, jusqu'à ce qu'Edgar retrouve la paix de sa tête cabossée.
Edgar, c'est aussi un demi-Apache et l'on retrouve donc dans cette histoire quelques échos aux histoires d'indiens de Tony Hillerman dont on parlait il y a peu.
Enfin, Brady Udall est mormon et si cela ne transparassait guère dans ses nouvelles, quelques chapitres pleins de tendre ironie font ici la part belle à une famille de l'Utah qui reccueille le petit Edgar.
Mais au fil des pages, le roman est peut-être un peu répétitif et, s'il s'agit d'une première découverte de Brady Udall, on préférera les petites nouvelles plus percutantes de Lâchons les chiens.
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