"La Longue Marche" : cent concurrents au départ, un seul à l'arrivée. Pour les autres, qui abandonnent, qui ne peuvent tenir la cadence, un balle dans la tête : marche ou crève. Une émission de télévision très populaire dont le gagnant aura, pour prix de son exploit, la possibilité de posséder tout ce qu'il désire pendant le restant de ses jours, s'il désire encore quelque chose après ça. Ray Garraty, seize ans, s'est inscrit. C'est de son point de vue que nous assistons, ou plutôt que nous participons à cette longue marche, kilomètre après kilomètre, page après page. La fatigue, la soif, les amitiés fugacement liées qui s'achèvent dans un aboiement de fusil et, pire que tout, la foule... Cette foule compacte, hurlante, sans visage, qui s'amasse le long de la route et harangue les concurrents dans un délire paroxystique de plus en plus violent. Et les concurrents, étrangement consentants, continuent d'avancer sur les cadavres des éliminés, sans que l'on comprenne les raisons qui les ont incités à participer à ce jeu de massacre.
Stephen King, sous la signature de Richard Bachman, propose ici un roman d'anticipation dur et violent qui nous interroge sur les dérives de la téléréalité et sur le voyeurisme sadique du spectateur (ou lecteur) lambda. Car le lecteur est pris par cette histoire au style tranchant et, entre dégoût et fascination, il ne peut s'empêcher de poursuivre sa marche au rythme hypnotique des pages qui se tournent.
le cri du lézard
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