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[Adios Hemingway | Leonardo Padura]
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Franz



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Posté: Mar 12 Juin 2007 21:36
MessageSujet du message: [Adios Hemingway | Leonardo Padura]
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Ecrivain intermittent, libraire occasionnel, l’ex-inspecteur cubain Mario Conde a repris du service car le lieutenant Manuel Palacios, surchargé de travail, lui demande, en camarade, de découvrir quelle est l’identité et qui est le meurtrier d’un cadavre découvert dans le jardin de la maison d’Ernest Hemingway. L’écrivain américain n’est plus qu’un souvenir, sa maison un musée, le cadavre un sac d’os. Mario Conde va partir dans les souvenirs et les digressions. Hemingway revit tel un fantôme hanté par la vieillesse et le désœuvrement : « Il savait que son imagination était mince et trompeuse » ; « Il devait s’approprier la vie pour s’approprier la littérature, il devait se battre, tuer, pêcher, vivre pour pouvoir écrire ». L’ex inspecteur visite la maison désertée de l’écrivain, chausse ses vieux mocassins, rêvasse, essaie de se glisser dans sa peau. A mesure que l’enquête progresse, notamment à travers la consultation d’archives, de biographies et d’entretiens avec des Cubains très vieux jadis au service d’Hemingway, la soirée vécue par l’écrivain s’intercale dans le récit et avance vers son dénouement. On est le 2 octobre 1958. Dans cette juxtaposition du passé et du présent, le lecteur se trouve lui-même en décalage, ne sachant plus d’emblée si c’est Hemingway ou Conde qui s’exprime. Une même lassitude gangrène les deux hommes. Pour Mario Conde : « [les livres] constituaient l’une des choses les plus importantes de sa vie, dans laquelle il y avait de moins en moins de choses importantes, qu’il se mit à compter : l’amitié, le café, la cigarette, le rhum, faire l’amour de temps à autre et la littérature. » On peut se laisser engluer dans ce bain de nostalgie où la vieillesse, la « désabusion » et la mort sont toujours aux abois ou bien ruer dans les brancards et allonger démesurément la liste des choses importantes pour enchanter la vie.

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