[American Psycho | Bret Easton Ellis, Alain Defossé (Traducteur)]
Les premiers échanges de
cette discussion sur le
forum français BC m'étaient restés en mémoire et c'est la raison pour laquelle j'ai pensé à Ellis pour la lettre E de mon
Challenge ABC 2006.
Que penser de
American Psycho ? Comment qualifier cet ouvrage inclassable ?
Je l'ai lu jusqu'au bout malgré les descriptions vestimentaires interminables, malgré les scènes pornos crues, malgré la violence insoutenable, malgré les descriptions fouillées des scènes de torture. Je l'ai lu jusqu'à l'écœurement. Mais malgré tout cela JE L'AI LU. Et je suis content de l'avoir fait parce que maintenant je sais pourquoi ce livre génère une telle polémique.
C'est vrai que je me suis parfois demandé si je devais persévérer. Et lorsque le personnage de l'enquêteur est apparu, j'ai repris de plus belle pour savoir si Patrick Bateman allait enfin se faire coincer.
[SPOILER] (rot13) N y'vafgne qr Ivfvoyr-Zbafgre, wr crafr étnyrzrag dhr Cngevpx Ongrzna a'n cnf pbzzvf gbhf yrf pevzrf qépevgf. Vy ra n vzntvaé pregnvaf fbhf y'rssrg qr yn pbxr pr dhv abhf rfg fhttéeé qnaf yr puncvger "Har abhiryyr obîgr" ybefdh'vy erapbager Unebyq Pnearf nh Jbeyq'f Raq. Pryhv-pv yhv qépyner dh'vy n qîaé qrhk sbvf nirp Cnhy Bjra à Ybaqerf ybef qrf qvk qreavref wbhef. Znvf yà rapber yr qbhgr f'vafgnyyr. Qnaf pr zvpebpbfzr, yrf tbyqra oblf f'vagrecryyrag fbhirag ra peblnag f'nqerffre à har nhger crefbaar. Pr dhv rfg yr pnf nh qéohg qh puncvger : Unebyq Pnearf eécbaq à Cnhy Ongrzna ra y'nccrynag Qnivf. [/SPOILER].
Ellis met le doigt sur ce qui fait mal. Notre décadence, notre fin, celle d'une société consumériste sans autre repère que l'apparence.
Une fois le livre refermé, un extrait de l'épigraphe de Fedor Dostoïevski me revient sans cesse à l'esprit : « L'auteur de ce journal lui-même appartient évidemment au domaine de la fiction. Et pourtant, si l'on considère les circonstances sous l'action desquelles s'est formée notre société, il apparaît qu'il peut, qu'il doit exister parmi nous des êtres semblables à l'auteur de ce journal. […] ».
Volontairement, je ne donne pas de note : trop faible, ça reviendrait à tenter de nier l'existence d'un tel psychopate, trop forte, ça reviendrait à lui tresser une couronne de lauriers et ce livre ne peut définitivement pas justifier une note moyenne.
En définitive, c'était finalement une mauvaise idée de me lancer dans cette lecture, deux mois après la naissance de ma fille.
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