Depuis toujours, Marc porte une moustache. Un soir, pensant faire sourire sa femme Agnès et ses amis, il décide pourtant de la raser : miroir, ciseaux, rasoirs, les poils son sacrifiés, remisés à la poubelle. Mais quand Marc sort de la salle de bains, sa femme n'a aucune réaction, comme si de rien n'était. Même indifférence le soir chez des amis et le lendemain matin au travail. Et le dépit initial de Marc se mue petit à petit en défiance puis en panique quand femme et amis lui affirment qu'il n'a jamais eu de moustache.
Carrère explore l'humanité de son héros, avec finesse et justesse : d'abord, Marc croit à une plaisanterie, puis à une machination, avant de soupçonner sa femme d'être folle, et enfin d'envisager sa propre folie... Et face à ces options aussi inquiétantes les unes que les autres, Marc adopte une stratégie radicale : la fuite en avant, entraînant le lecteur avec lui dans la quatrième dimension.
La moustache est à la fois une métaphore sur la confrontation à la réalité, mais aussi un essai sur le couple et sur le besoin de reconnaissance, sur la façon dont le regard de l'autre, ou pire, son absence, nous affecte jusque dans notre propre faculté d'exister.
le cri du lézard
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