[La Tante qui ne voulait pas mourir | Shirshendu Mukhopadhyay]
Somlata s'est mariée jeune à un homme plus âgé mais qui lui a plu. Malheureusement, dans cette caste aristocratique, les hommes gardent le farniente et les prétentions comme un art de vivre, on regarde Somlata de très haut, elle qui vient d'une famille pauvre. A l'occasion du décès de la terrifiante et malheureuse Pishi, grand-tante du mari de Somlata, la jeune femme va se retrouver à la tête de ses bijoux convoités par la famille et l'occasion de tout changer... Sauf qu'elle est persuadée que c'est le fantôme de Pishi qui l'a poussée à les prendre. Une hantise de plusieurs mois va s'ensuivre : Pishi, menaçante, insultante, insinuante, va envahir sa vie jusqu'au jour où...
L'ambiance me fait irrésistiblement penser à d'autres récits comme ceux de l'Indienne Bulbul Sharma, une sorte d'atmosphère d'intimité et de complot, le mari étant souvent l'Autre un peu lointain, dans des familles où l'on a plus de juges, de contrôleurs que d'alliés quand on est une femme. L'autre référence est celle des contes, avec Somlata comme pure héroïne dévouée à son époux et à sa famille, jusqu'à l'invraisemblance. Mais j'ai une inclination invétérée pour le mythe de la vertu miraculeuse, du pardon fertile et de l'amour qui emporte tout, alors ça passe. Boshon est un cas plus compliqué. Sa mère arrive à tout enrégimenter en s'inclinant et, comme je l'ai lu dans d'autres critiques, en manipulant ; ce n'est, ma foi, pas faux. Boshon prend les choses et les gens de face. Ou fuit.
Pour conclure, un roman dans la droite ligne de beaucoup de romans indiens, entre l'amour de sa propre culture et valeurs et entre le constat que les choses évoluent voire doivent évoluer. En revanche, la fin de chaque chapitre et surtout du récit lui-même, sont déconcertantes.
Dévoré en moins de vingt-quatre heures.
Citation(/b] :
- Tu crois qu'on vit toujours comme à ton époque, Baroma ? De nos jours, les filles peuvent tout faire.
- Fais tout, fais n'importe quoi, mais ne cesse jamais d'être une fille. Ne te transforme pas en garçon. Au train où vont les choses, je suis heureuse que les femmes ne se mettent pas à avoir la barbe."
Je ne pus m'empêcher de rire. "Comme tu y vas, Baroma ! Tu es jalouse des filles d'aujourd'hui, n'est-ce pas ?
- C'est vrai, un peu."
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur [b]Wikipedia]