Speed et vide létal.
Les Bardenas, au nord-est de l’Espagne, offre ses espaces semi-désertiques aux activités illégales du crime organisé, entre archaïsme et futurisme, le toréador sous acide mettant à mort un taureau non génétiquement modifié. Carmen McCallum est devenue imprésario d’un groupe rock qui se produit dans l’arène clandestine. Les spectacles pulsent, les drogues circulent et la défonce programmée fait rage. Après son coup d’éclat ouvertement revendiqué, Carmen a le Spectre au train. Le tueur à gages est envoyé par la « famille » de l’IRA, puissante mafia irlandaise. La jeune femme est aussi dans le collimateur du Premier ministre britannique qui a dépêché sur place un agent spécial, Darren Cook. La prise en tenaille se resserre. Quand Carmen McCallum va comprendre qu’elle est en visée et que les morts collatérales sont douloureuses et amères, elle va s’armer de courage et de pilules, de flingues et de grenades mais dans son orgie de mort, elle est en mesure de se tromper de cible.
En dévoilant des moments traumatisants du passé de Carmen McCallum, le scénariste étoffe son personnage mais ne le rend pas pour autant sympathique. John McCallum, son père, impliqué dans l’IRA, inquiet pour sa fille, semble plus humain, tiraillé entre son amour paternel et le sens du devoir. Le dessinateur et coloriste réussit ses mises en page et son trait précis titille les faciès au bord de la caricature. Sa mise en couleur demeure toujours le point faible, les textures lissées informatiquement ne comblant jamais le vide des décors. Néanmoins, le rythme enlevé et le contrat machiavélique posé sur l’héroïne suscitent l’intérêt d’une lecture récréative.
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