La cavale sauvage.
Les chasseurs de primes attirent les mouches et sentent la mort. Appâtés par les mille dollars par tête de pipe morte ou vive, ils convergent massivement vers la contrée où se terrent les cinq fugitives âprement recherchées. Les forces de l’ordre, les bounty hunters et un tueur à gages dessinent des strates de bêtise crasse et puante, d’inefficacité violente et redoutable, de méchanceté inique et légendaire. Acculées, les femmes rebelles doivent prendre tous les risques pour survivre et commencer par soigner la jambe gangrenée de Daisy. Il leur faut retourner en ville, dans la gueule du loup avec leur cran, leur détermination et quelques bâtons de dynamite en pogne.
Alors que le premier tome défouraillait dans tous les coins de toutes les cases, le second volume réserve des temps calmes plus introspectifs, apportant davantage de relief aux personnages qui deviennent très attachants. Si les situations sont toujours tendues à l’extrême, à la limite de l’invraisemblable, les cinq femmes ont acquis une épaisseur humaine qui fait qu’on commence à craindre pour leur vie. Créer de l’empathie n’est pas une chose acquise d’avance. Les hommes n’ont pas le beau rôle mais ils semblent récolter ce qu’ils sèment, le préjugé, l’injustice et la violence. Le dessin et la mise en page d’Anlor sont inventifs et particulièrement expressifs. La mise en couleur d’Elvire de Cock est toujours aussi somptueuse. Conçue sous la forme d’une trilogie, l’histoire devrait trouver son apothéose dans un troisième volume tout autant percutant.
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