Blindé au speed.
Toby, ex de Glory Owen, mouille dans tous les business lucratifs mais il est dans de sales draps quand il se heurte, bien malgré lui, au trafic d’organes humains qu’il n’a pas vu venir. Glory a chamboulé la donne en contrariant les intérêts juteux d’un caïd mexicain et les vues de grandeur virile de Frankenstein l’eunuque. Leurs hommes de main ne font pas dans la dentelle avec le trio d’albinos armé d’un pistolet à l’azote liquide qui ne brûle pas que les verrues mais calcine en gelant toute partie du corps rendue morte et cassante. Autant fuir à toutes jambes, démarrer en trombe et fendre le désert, halluciné de trouille. Glory peut encore espérer l’aide d’amis routiers mais les forces en présence restent cruellement déséquilibrées. Toutefois, il faut toujours se méfier de l’énergie du désespoir.
Rick Remender ne s’embarrasse pas de la vraisemblance et use à l’envi de situations paroxysmiques. Les références cinématographiques s’imposent immédiatement et l’accumulation des poncifs n’annihile pas pour autant un forme d’originalité dans la course délirante et le franchissement salutaire d’une frontière mexicaine sans cesse dérobée. Malgré la démence et l’hystérie qui secouent nombre de personnages, des piques d’humour parsème la course frénétique de Glory dans un monde barbare et apocalyptique. Quant à Bengal, il réussit une synthèse entre le manga et la bande dessinée. Découpage des scènes, cadrages, expressions faciales rappellent les codes du manga mais le dessinateur, imprégné par la lecture de la bédé franco-belge, sait aussi soigner son style graphique et caractériser ses personnages, adjoignant à la vivacité du trait une forme d’élégance.
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