Julius n'a jamais connu ses parents, il n'a jamais connu l'amour, sauf avec des prostituées, surtout une, Lieve... et il a, pour toute famille, une sœur si grande qu'on soupçonne à un moment donné qu'elle serait sa mère, Marcella. Cette dernière le félicite d'un achat spontané, qu'il regrette presque, d'une statue du dieu Pan... Celle-ci semble parfois vivante et le monde, d'une façon générale, semble plus vivant depuis qu'il vit avec. L'écriture de l'auteur devient dans ces moments-là une prose poétique à couper le souffle, comme je n'en ai pas lu depuis longtemps, et que je retrouve avec plaisir.
Nous suivons avec plaisir et, il faut bien le dire, car le parcours n'est pas tout rose, dans un voyage qui m'a paru à certains moments quantiques (surtout quand on suit Marcella) et dont j'ai eu peine à m'arracher, il invite à l'aventure et à la prise de risque ontologique. C'est un roman original que je garderai et relirai.
Merci aux éditions Weyrich de m'avoir permis de découvrir cette belle œuvre en me laissant toute liberté de commentaire.
Citations :
Oui, bien sûr, des sources, tous les cours d'eau souterrains de la région se réunissaient ici pour rejaillir en un seul flux. C'était comme un cœur tellurique qui battait au rythme des menstrues de la grande déesse ! Mais tout cela est sec, maintenant, évidemment !
Tout à coup, il eut l'impression que l'image s'était mise à bouger. Avec le souffle du mouvement, il lui sembla sentir l'odeur acide de la sueur et de la bouse, et celle, plus sucrée, d'un lait aux agrumes, une odeur âpre et douce qu'il ressentait à la fois comme une puanteur infecte et comme un parfum capiteux.
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