[Tarzan. Vol. 2, Newspapers strips : 1969-1971 | Russ Manning]

La légende dorée de l’homme-singe.
Les bandes quotidiennes (Dailies) de Tarzan parues entre 1969 et 1971 déroulent dans ce second recueil cinq histoires en noir et blanc sur 185 pages ; les planches du dimanche (Sundays) en couleur exposent à la suite cinq aventures sur 87 pages. Le menu, toujours aussi roboratif, est concocté de main de maître par Russ Manning (1929-1981), dessinateur américain prolifique et talentueux.
Korak, fils de Tarzan, raconte sa participation à la révolte des rebelles Ho-don dans la ville de Ta-lur. Korak va subir trahison et manipulation de la part de son ami Ab. Pal-ul-don, vallée secrète peuplée de dinosaures et d’hominidés est encore le théâtre d’une opération de sauvetage menée par Tarzan pour extirper des victimes menées au sacrifice par les sorciers de la cité. S’embarquant ensuite sur un radeau à voile pour traverser le désert, Tarzan, Jane, Korak et deux amis sont immobilisés. Tarzan part chercher de l’aide et découvre une reine égyptienne et ses soldats confrontés à un pharaon de pierre. Dans « Les rebelles du désert », Korak narre à Tarzan, les tribulations avec les Touaregs. « Tarzan et le culte du Mahar » voit l’apparition d’un ptérodactyle télépathe asservissant par la pensée un groupe d’humains. Le Mahar introduit le monde de Pellucidar au cœur de la Terre.
Les Sundays bénéficient de magnifiques planches en couleur conçues globalement et non plus composées de trois strips assemblés dans les Dailies. L’incidence sur la narration est visible. Les couleurs n’ont pas vieillies et conservent leur lustre magnétique. « Tarzan et le safari à Opar » permet d’envoyer le seigneur de la jungle dans l’antique Atlantide sauver des touristes malmenés par les descendants bestiaux d’Opar. Jane relate ensuite sa première rencontre avec Tarzan jusqu’à ce qu’un vieillard vienne la solliciter. Il s’agirait de Korak, écrasé par le grand âge dont la jeunesse aurait été dérobée dans la rivière du temps. Tarzan, prévenu, va engager une course contre la montre pour retrouver son fils vivant. Enfin Tarzan retrouve l’officier français Paul d’Arnot qui le met sur la piste d’esclavagistes. A la fin, d’Arnot revient sur le passé de Tarzan en évoquant sa première rencontre tragique avec l’homme singe.
A travers ce continuum d’aventures fantastiques inspirées par l’univers déployé sans retenue et sans souci de vraisemblance par le père putatif de Tarzan, Edgar Rice Burroughs (1875-1950), tout l’art de Russ Manning peut s’exprimer. Son trait souple et précis, aux hachures millimétrées, couronné de superbes aplats noirs constitue un régal visuel. La lisibilité et l’élégance caractérisent l’art de Manning. Cette belle édition américaine au format à l’italienne maintenant traduite en français propose en introduction un dossier complet sur la méthode de travail de l’auteur et son exigence. Le résultat parle de lui-même.

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