[Le dernier Livre de la Jungle. T. 2, La Promesse | Stephen Desberg, Henri Reculé]
Chose promise, chose due et "Shere Khanement" payée. Le second tome du Dernier livre de la jungle intitulé La Promesse relate les aventures de Mowgli dans une veine plus saignante que le premier volume. Le tigre s'est vanté d'occire le petit d'homme. Mowgli a promis au clan des loups de ramener la dépouille du mangeur d'homme. De planche en planche, les morts s'accumulent jusqu'au dénouement. Lorsque les yeux des agonisants se voilent, la mort se drape toujours de mélancolie, quel que soit le protagoniste. Shere Khan tue par plaisir, Mowgli pour se défendre. La différence est essentielle. Mowgli a grandi. Il ressemble à David, avec sa fronde, face à Goliath, Shere Khan. L'affrontement est inégal mais les buffles paniqués réservent un coup en vache. Mowgli ressemble aussi à Tarzan (dessiné par Joe Kubert), surtout quand il est armé d'un couteau et qu'il s'attaque à la meute des chiens rouges. Mowgli ressemble enfin à Gandhi quand il est vieux et qu'il sourit intérieurement. Il sait des choses et il le dit : "Le bonheur, on ne le comprend vraiment que quand il est déjà parti." "D'ailleurs, ça n'a pas de sens, des années heureuses. On devrait dire simplement merci pour la chaleur, pour l'amour, pour l'amitié."
L'histoire se lit très bien avec ses retours en arrière. Le dessin est limpide, la mise en page dynamique et les couleurs sont au diapason. On est dans le merveilleux (les animaux parlent) mais on sent bien que le Dernier livre de la jungle est aussi le souffle rauque d'une jungle à l'agonie. Elle ne survit plus que dans la mémoire du vieux Mowgli qui se meurt lui aussi.
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